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Accord du 21 juillet. Davantage de dettes ne peut résoudre le problème de la dette…

Publié le 25 juillet 2011 par Lecriducontribuable
Alain Dumait Voulez-vous connaître en détail le contenu et les modalités du plan de sauvetage financier de la Grèce et de la zone euro du 21 juillet 2011 ? Rendez-vous sur  l’excellent site ladettedelaFrance.fr de notre ami Philippe Herlin, lisez son analyse (en date du 22 juillet) de l’accord,, et complétez par les deux articles indiqués en référence, le premier de La Tribune et le second des Echos.Aujourd’hui, lundi 25 juillet, essayons de prendre un peu plus de recul.1) Comme toujours, le point le plus important de cet accord ne figure pas dans le communiqué final. Pour la première fois depuis longtemps, en tout cas en Europe, un Etat est bel est bien déclaré en cessation des paiements. Certes ce n’est pas une «faillite», avec «liquidation immédiate», puisqu’un «plan de redressement» a été immédiatement adopté. Certes le montage réalisé évite «le défaut» de paiement, car c’est soit disant «volontairement» que les banques acceptent d’enregistrer des pertes sur leurs créances, mais personne n’est dupe : la Grèce n’a plus aucune chance de pouvoir revenir sur les marchés financiers avant longtemps. Sa signature n’a plus aucune valeur. Le pays est passé sous la tutelle conjointe (deux tiers/un tiers) de l’Union européenne et du FMI. 2) La deuxième réflexion, d’ailleurs assez bien illustrée par les médias, est la part active et visible prise par les établissements financiers dans la négociation de cet accord. Chacun aura le choix entre trois options : revendre sa créance immédiatement au FESF (Fonds européen de stabilité financière, ébauche d’un FMI européen), avec une décote de 40% ; ou bien l’échanger contre de nouvelles obligations (moins rentables) ; ou bien attendre l’échéance, en s’engageant à réinvestir à ce moment-là. On estime que les banques vont y laisser, en moyenne, un peu plus de 20% des sommes qu’elles avaient placées dans la dette grecque. Comme les deux tiers de cette dette, pour la part portée par les banques, le sont par les banques grecques (y compris celles qui sont filiales de banques françaises et allemandes), on comprend qu’au passage le sauvetage de la Grèce est aussi celui des banques grecques, et donc européennes. Pour elles, c’est évidemment un bon compromis…Comme en médecine, il y a toujours deux attitudes possibles en matière de thérapie financière.Soit qu’on s’attaque aux symptômes, soit qu’on soigne les causes.La Grèce ne pouvait plus rembourser ses créanciers, compte tenu des taux que le marché lui appliquait ? Qu’à cela ne tienne : les autres Etats européens se réunissent, garantissent (au nom de leurs citoyens-contribuables), mutualisent, payent (avec le l’argent qu’ils n’ont pas), monétisent (en mettant un peu plus de créances pourries dans le bilan de la Banque centrale européenne)… Bref, ils ajoutent de la dette à la dette. Pour gagner du temps… A mon avis, quelques mois… Par contre, si l’on pense que le problème de la Grèce, comme de la zone euro, comme de l’Europe – comme des Etats-Unis, comme de presque tous les pays occidentaux (mais la Suisse, un peu plus vertueuse n’est qu’à 38% de dette publique, rapportée à son produit intérieur brut…) – n’est absolument pas celui d’un gentil gouvernement confronté aux méchants spéculateurs, mais au contraire celui d’un gouvernement de voleurs confronté à la réalité des limites physiques de ses prédations, alors il est clair que l’accord du 21 juillet laisse l’observateur objectif perplexe. D’un coté, il semble que les gouvernants ( de ce coté-ci de l’Atlantique et concomitamment de l’autre coté) aient enfin compris que l’endettement ad libitum était non seulement contradictoire avec la défense du pouvoir d’achat de la monnaie, mais également un obstacle – et non un stimulant – de la croissance économique. A Bruxelles, le 21 juillet les chefs d’Etats et de gouvernements se sont engagés à aller plus vite que prévu vers davantage de rigueur budgétaire. Pas plus de 3% de déficit (par rapport au PIB), dès 2012. Pour ce qui est de la France et de son budget pour l’année prochaine, personne ne semble y croire…D’un autre coté, et en attendant d’être plus raisonnable, on renforce toutes les politiques qui sont à l’origine de cette crise financière. Non seulement le recours à un endettement toujours plus élevé (15 milliards  d’euro, immédiatement, pour la dette de la France). Mais aussi la mutualisation, facteur d’irresponsabilité, et les manipulations monétaires, sources de défiance, le plus puissant des facteurs de non-développement. Pour preuve : le cours de l’or, qui a augmenté de +10% en un mois…L’euro va mourir. Vive l’Ecu !Marine Le Pen a eu raison de déclarer, dès le 22 juillet:«Le nouveau plan d’aide à la Grèce est une bonne nouvelle pour les marchés financiers, mais une très mauvaise nouvelle pour les contribuables français».Elle n’a pas tord de proposer que la France quitte l’usine à gaz de l’euro.Mais elle se trompe, selon moi, quand elle s’imagine que cette seule décision permettrait de retrouver «une marge de manoeuvre». Pour ce qui est de la croissance, il ne faut compter que sur les entreprises privées, et en particulier sur les PME. Que l’Etat se contente d’équilibrer ses comptes. Qu’il rembourse ses dettes, en commençant par ne plus en faire. Et la meilleure preuve que l’Etat pourrait donner qu’il renonce à manipuler la monnaie à son profit (et donc au détriment des citoyens) serait bien sur de se désengager de toute tutelle monétaire. A charge pour lui de vérifier le bon fonctionnement de la libre concurrence entre les agents financiers.Et, puisque il faut bien donner un nom à une unité monétaire, rattachée à un métal précieux ou non, pourquoi pas l’Ecu ? Plutôt que de revenir au franc, de sinistre mémoire (d’épargnant)…Par Alain Dumait

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