Aspartame : la réévaluation des dangers se fera en septembre
Face à d’importantes polémiques pointant l’aspartame comme étant nocif pour la santé, la Commission européenne prévoit d’avancer pour septembre prochain la réévaluation des doses journalières admissibles journalières de celui-ci. Au début, cette réévaluation était prévue pour 2012, puis pour 2020.
L’invalidation de la Dose Journalière Admissible (DJA) fixée pour l’aspartame a été demandée, le mois dernier, par l’association de défense de l’environnement Générations Futures et le réseau Environnement Santé (RES), avec le soutien de trois députés. Selon eux, l’actuelle DJA de l’aspartame ne se baserait sur aucune étude publiée. Et le RES de dénoncer que l’autorité européenne a admis cette DJA sur la base de la décision de l’autorité américaine (FDA), qui repose, elle-même, sur des études de qualité suspecte.
D’après un certain nombre d’études, il a été démontré que la DJA indiquée actuellement pour l’aspartame exposerait les consommateurs (environ 200 millions d’européens) aux effets nocifs de ce « faux sucre » sur la santé. Elle serait même dangereuse pour les femmes enceintes, étant donné qu’elle augmente le risque d’un accouchement prématuré.
Mais les autorités sanitaires européennes et françaises, ont jugé, de manière systématique, que ces conclusions sont insuffisantes d’un point de vue scientifique, d’où la demande de la Commission européenne de les réévaluer dès septembre prochain.
Des conflits d’intérêts ?
En janvier, deux études ont été publiées et ont évoqué que la consommation d’édulcorants et d’aspartame selon les doses actuellement indiquées présenterait des risques de cancer et de naissances prématurées. De son côté, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a déclaré, en mars dernier, qu’elle garde sa position au sujet de l’aspartame, et a affirmé que l’aspartame et les édulcorants ne sont pas nuisibles pour la santé.
L’Observatoire de l’Europe industrielle (CEO), une ONG basée à Bruxelles et à Amsterdam, a pourtant relevé l’existence de conflits d’intérêts au sein du comité additif de l’Autorité européenne de sécurité des aliments, et touchant 11 de ses 20 membres.
Après la diffusion sur Arte du documentaire « Notre poison quotidien », réalisé par Marie-Monique Robin, la journaliste Colette Roos a indiqué comment l’aspartame a été homologué aux Etats-Unis. Dans un article publié sur Rue89, elle a expliqué que c’était l’entreprise Searle, une firme dirigée, à l’époque, par Donald Rumsfeld, qui avait produit l’aspartame aux Etats-Unis. Et comme Donald Rumsfeld était un ami de Ronald Reagan, la journaliste a avancé que ce dernier avait validé l’aspartame peu après son arrivée à la présidence des Etats-Unis, une homologation qui aurait été faite dans des circonstances douteuses.