Une collaboration Soirées Cerises/ café Le Libre Air pour le concert des Abelians, dans un des plus petits bistros du Parvis de St-Gilles, fréquenté par
une faune tout droit sortie d'une nouvelle de William S Burroughs.
The Abelians tu disais, une secte d'hérétiques africains?
Des descendants d'Abel?
Un groupe d'algèbre abstraite aimant le calcul modulaire et les congruences et particulièrement l'ensemble Z/nz ?
Stoefer, poseur de mes deux!
Sont cinq: JPsy ( alias JR Dierickx): vocals, acoustic guitar - Nathan Goldman: guitars, vocals, compositions-Jonathan-Jefferson Bridoux :
organ, rhodes- A. Kurtz ( en fait Alberto Marchetti): bass et Christian Lynge: drums, percussions.
Quoi, des détails, tu veux...
Nathan sévit en tant que chercheur à l'ULB, domaine: quantum gases trapped in optical lattices and subjected to synthetic gauge fields.... je sais, tu préfères la biérologie artisanale.
JR , oublie Dallas: assistant à l' ULB ( Physics)- Bridoux ( non pas Justin, mon cher Patrick) est l'organiste de l'église Saint-Martin à Thulin ( il y tripote un Merklin-Schütze), il fait partie
d'Alucard, et de l'ensemble Sursum Chorda.
Et les autres, fieu?
Euh, Alberto est transalpin et manie une basse six cordes et Christian est né au Danemark, comme Hamlet!
20h50'
Une longue intro d'effets sonores avant d'entamer 'Bathroom Tale', un récit cabinet de toilette parfumé aux huiles essentielles Barclay James Harvest/ Caravan/ Renaissance, un chant à la Robert
Wyatt.
Cette longue plage doit convenir à mon voisin albanais qui vient d'avaler une minuscule pastille en l'arrosant d'un liquide vert, style liqueur indonésienne.
On est parti pour un trip the doors of perception hallucinant, un bain de jouvence permettant à ton cortex de visualiser des fragments d'une ère bénie: Amougies, the Isle of Wight, Bilzen, The
Thoughts of Emerlist Davjack, Keith Reid...
Brusque changement de cap, l'orgue se fait groovy , la wah wah gicle avant de reprendre le thème Erythristic tigers.
Pendant près de dix minutes, les félidés auront erré en suivant des chemins sinuant entre mélancolie éthérée, moments de tension oppressants ou envolées romantiques et éclats bluesy, tous ces
thèmes se succédant pour former un tout cohérent.
Brillant: Greenslade, le Floyd, Uriah Heep, les vieux Moody Blues ( post 'Boulevard de la Madeleine' ou 'Go Now' toutefois), The Strawbs... quelle époque!
Nouvelle séance de bruitages avant 'Two Shadows' , lente mélopée baignant dans une zone d'ombre où flottent, une nouvelle fois, des relents Pink Floyd flirtant avec une messe pour orgue de
Couperin.
Cette musique ne semble pas adoucir toutes les moeurs, deux ou trois individus à la boisson mauvaise manifestent de belliqueuses intentions, on craint le pire, heureusement ils ont la bonne idée
de régler leur conflit à l'extérieur.
' Single tear' voit la basse et la batterie en action, tandis que les autres protagonistes battent des mains. Cette unique larme sera agitée, incantatoire, ton cortex te souffle Kula Shaker, puis
focus sur la guitare virant Jan Akkerman.
Le majestueux 'Born on a windy night' sera suivi de 'You Say', un menuet lyrique comme les aime Ritchie Blackmore, depuis qu'avec sa compagne il bricole au sein de Blackmore's Night, le final
Black Sabbath sera rock et agressif.
La dernière, le céleste 'Noemy's sky' finissant en jazzy blues jam.
Formidable performance, appréciée à sa juste valeur et, après présentation des techniciens, un bis plus calme, dédié à l'élément féminin présent dans le zinc: 'Without a word' .
Bouche bée on écoute: ... down the mysterious well of knowledge I was craving for solutions...
Une mélodie imparable.
Merci Bruxelles!
Au mois d'août, The Abelians se produisent au Live Music Café, au Micro Marché et au LR6.