Déserts sanitaires, c'est le nom de ce rapport de Save the Children, présenté également dans l'édition en ligne du 22 juillet du British Medical Journal et qui constate, en résumé, qu'encore environ 40 millions d'enfants dans 25 pays en développement n'ont pas accès aux services de santé même les plus élémentaires. En cause, les facteurs socioéconomiques, une pénurie de professionnels de santé, et un manque de services accessibles à un coût abordable. En synthèse, les enfants des foyers les plus pauvres sont, en moyenne, 3 fois plus susceptibles de faire l'expérience de privation de soins que ceux nés dans les foyers les plus riches.
Alors que le taux de survie des enfants s'est considérablement et globalement amélioré durant ces dernières décennies avec une baisse du taux global de mortalité des moins de 5 ans de 32% entre 1990 et 2009, de trop nombreux d'enfants vivent encore sans accès aux services de santé les plus élémentaires. Dans ces pays démunis sur le plan sanitaire, ce serait 1 enfant sur 7 qui serait privé de soins primaires comme la vaccination de routine et vivrait dans une situation de désert sanitaire. Lorsque l'enfant contracte une maladie récente, comme la diarrhée, il ne reçoit aucun traitement.
Vivre dans un désert sanitaire renvoit soit à une situation de privation de soins sévère, soit à la situation où les services de santé sont inabordables, ou de mauvaise qualité à tel point que les gens ne se soucient même pas essayer d'y accéder.
Cette étude, qui porte sur les données de la Demographic and Health Surveys. Sur les 40 millions d'enfants qui n'avaient le moindre soin primaire (vaccinations de routine ou traitement pour des épisodes de diarrhée), l'Inde représente 13 millions d'entre eux, suivi par le Nigeria et l'Ethiopie, avec 7,8 millions et 4,7 millions d'enfants, respectivement. Ces 3 pays font partie des 10 pays qui comptent le plus grand nombre de décès d'enfants âgés de moins de 5 ans en 2009.
Privation de soins et survie des enfants: Les enfants nés dans le quintile de foyers les plus pauvres sont plus susceptibles d'être privés de soins de santé et de mourir avant leur 5è anniversaire.
En réalité, les progrès et les gains de survie chez les enfants ont bénéficié aux foyers les plus riches même dans les pays en développement. Une conclusion qui suggère que l'amélioration de l'accès à la santé des ménages les plus pauvres favoriserait une réduction plus équitable des décès d'enfants de moins de 5 ans. Nous devons nous assurer que les services de santé de qualité sont à la disposition des enfants les plus pauvres et les plus vulnérables, et que leurs familles peuvent réellement y accéder et les utiliser, explique l'auteur de l'étude.
L'expérience du Bangladesh montre qu'il est pourtant possible de déployer des interventions de santé efficaces à grande échelle. Là-bas, la couverture vaccinale contre la rougeole pour le quintile des ménages les plus pauvres a augmenté de 62% en 1996 à 80% en 2007, amenant ces populations presque à parité avec la moyenne nationale.
En conclusion, il est aujourd'hui peu probable que le 4è Objectif du Millénaire, concernant la réduction de mortalité des enfants, sera atteint dans les pays les plus pauvres
Source:BMJ 2011; 343:d4667 “40 million children have no access to the most basic healthcare services”, Save the Children (Visuels) Healthcare Deserts: Severe healthcare deprivation among children in developing countries; Demographic and Health Surveys
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