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Toujours plus vite

Publié le 25 juillet 2011 par Juval @valerieCG

Je lis de plus en plus souvent, sur Twitter, que telle chaîne de télévision, tel site d’informations n’a pas encore relayé une news. Ce fut le cas, ces jours derniers, pour les attentats d’Oslo et la mort d’Amy Winehouse.

Dans le cas d’Oslo, la presse s’est tellement dépêchée qu’elle a hâtivement parlé d’actes ressemblant à ceux habituellement commis par El Qaeda pour ensuite opérer un virage à 180 degrés et décrire « un homme de type et de nationalité scandinave ».

Il serait vain et stupide d’imputer à Internet la seule responsabilité de l’état de la presse d’information aujourd’hui.

Déjà, le modèle capitaliste doit-il s’appliquer à la presse ? Peut-on et doit-on espérer une presse rentable ?
Je crains qu’elle ne se fasse qu’à coups de scoops, d’informations non relayées, non analysées et non posées. Si l’on veut attirer le chaland, il faut sans cesse lui offrir des informations supplémentaires, diffusées le plus rapidement possible.  Twitter permet de bien observer le phénomène et l’inconstance des gens( moi comprise évidemment) qui survolent un sujet à l’autre et en demandent sans cesse plus. Evidemment cela n’aurait pas de sens que de condamner Twitter qui n’est qu’un outil dont nous faisons ce que nous voulons.

Hier, certains se sont indignés de la rapidité avec laquelle  l’on a mis à jour la fiche wikipedia d’Amy Winehouse. Il faut, à tout prix, être le premier et c’est même ce que réclament les gens, dans leurs critiques continuelles, à l’égard de la presse qui n’a pas « encore » relayé telle ou telle info.

La presse manque évidemment de moyens et ne peut que difficilement envoyer des journalistes couvrir tel ou tel évènement. C’est aussi pour cela que nous voyons de plus en plus des dépêches hâtivement recopiées sans l’once d’une analyse ou d’une simple réécriture. Mais cela n’est pas la seule raison ; il y a aussi une course déraisonnable à l’info afin de capter le plus de gens possibles et de générer ainsi le plus de revenus publicitaires.

Et de l’autre, bien sûr, un public qui sur-consomme de l’info comme il sur-consomme des fringues ou des produits hi-fi et n’a plus ni l’envie ni le temps de s’arrêter pour analyser ce qu’on lui donne.


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