THE MURDER ROOM
( LA SALLE DES MEURTRES )
Mon premier P.D. James, et c'est un peu le hasard qui me l'a mis entre les mains. Ça tombait bien, ça faisait un bon moment que cette romancière de crimes britannique réputée traînait sur ma LAL mais bon, c'était sans compter les tentations qui alimentent régulièrement ma PAL, du coup je n'avais jamais trouvé vraiment l'occasion de la caser.
Voilà qui est fait maintenant, alors verdict: dans le genre, je préfère les Ruth Rendell, voire même les Agatha Christie.
Hé oui, mais il faut dire qu'on partait avec un handicap de base (pour moi du moins), c'est que côté thriller, je ne suis pas très fan en général des enquêtes menées par Commissaire Machin, Lieutenant Truc ou Inspecteur Untel car, à moins que leur vie soit particulièrement passionnante ou amusante, ainsi que celle de leur commissariat, brigade, bref, équipe, j'ai souvent remarqué que je m'ennuyais un peu en leur compagnie.
Or ici, le commandant Adam Dangliesh manque pour moi de personnalité, non pas qu'il soit mou mais il est banal, aucun trait particulier ne le distingue d'un autre, du moins je ne m'y suis pas attachée, il est assez quelconque et ne m'a pas spécialement donné envie de le retrouver dans une autre enquête. De même pour son équipe, je n'ai pas retrouvé le palpitant ni la richesse des rapports humains dans les tandems, trios qu'ils composent.
Pourtant, P.D. James ne faillit pas, loin de là, quand il s'agit de dresser le portrait physique et le profil psychologique de ses personnages. Mais j'ai trouvé ça tellement conventionnel comme manière de présenter les choses que je n'y ai pas été vraiment sensible, bizarrement... De même, elle s'applique à décrire chaque lieu que l'on pénètre avec les personnages. Si on trouve ça assez normal au début, à la longue j'ai trouvé ça lourd tellement c'est fait avec la régularité du pendule. Un chapitre s'ouvre, on s'apprête à rentrer dans une maison, un musée, un hôpital, le commissariat, dans n'importe quelle pièce, où que ce soit, on a droit à une bonne page descriptive des lieux, qui n'est pas spécialement ennuyeuse, mais c'est le procédé et le schéma répétitf qui ont fini par l'être.
Quant à l'intrigue en elle-même, je l'ai trouvée pas mal mais sans plus.
Le théâtre de l'action est le musée Dupayne, à Londres, un musée imaginé et créé de toutes pièces par l'auteure mais avec un tel réalisme qu'on pourrait croire qu'il existe réellement. J'ai beaucoup aimé son concept, c'est un musée dédié aux années de l'entre-deux-guerres avec une salle spécialement consacrée aux meurtres célèbres de ces années (meurtres réels, par opposition au musée). J'ai trouvé l'idée du meurtre comme paradigme d'une époque plutôt intéressante, et l'auteure étaye la réflexion de façon plutôt convaincante. En effet, quelques exemples sont donnés pour illustrer le fait qu'un meurtre qui s'est déroulé en 1930 n'aurait pas pu se dérouler de nos jours, les moeurs, les motivations, le contexte, étant différents. C'est en ce sens qu'un meurtre serait représentatif de son temps.
Et notre enquête commence une soixantaine d'année plus tard, quasi de nos jours, alors qu'un des protagonistes de l'histoire est retrouvé mort au sein de ce musée et que cet événement rappelle étrangement un des meurtres commis dans les années 30.
J'ai trouvé l'intrigue bien développée mais je ne pourrais pas dire qu'elle m'ait tenue en haleine, bien que je tournais les pages avec un bon rythme et que je n'ai pas deviné l'identité du meurtrier avant le dénouement de l'intrigue (et pourtant a priori, j'aurais pu si j'avais été plus attentive). J'ai été assez moyennement convaincu par ce dénouement par ailleurs, sans que cela soit particulièrement gênant non plus.
En clair, un roman policier assez classique dans le genre, qui se laisse lire sans désagréments particulier, parfois avec plaisir, mais qui me laisse le sentiment que j'aurais pu passer à côté.