Face à la pollution chimique des mers et des fleuves liée à l’industrie textile, l’association Greenpeace a choisi d’associer les marques Nike & Adidas, à sa démarche. Les invitant à prouver que leurs campagnes sur le développement durable ne sont pas du « greenwashing », les écologistes incitent les grandes marques à mettre la pression sur leurs sous-traitants pour supprimer totalement de leur production les composants chimiques les plus nocifs.
Greenpeace met au défi les marques nommées dans ce rapport d’éliminer les rejets de produits chimiques dangereux de leur chaîne de production et de leurs produits, explique Yifang Li, représentante de Greenpeace en Asie. « Nous appelons les marques leaders, comme Nike et Adidas, à avoir une influence majeure sur leur supply-chain et à endosser un rôle de leader ».
Après un an d’enquête, les équipes de Greenpeace pointent du doigt, dans un rapport de 116 pages nommé « Dirty laundry », l’industrie textile chinoise. Le rapport met en exergue l’activité de deux immenses unités de production : le Youngor Textile Complex sur les rives du Yangtze et Well Dyeing Factory Limited sur la rivière des Perles. D’après l’étude, ces sites, exemplaires de l’activité du secteur en Chine, rejettent dans les rivières chinoises des produits chimiques dangereux, interdits en Europe et causant notamment des dérèglements hormonaux chez l’homme.
Si les écologistes invitent les gouvernements de Chine et d’autres pays producteurs à revoir à la hausse leurs critères environnementaux, l’association a également choisi ces unités de production car elles sont sous-traitantes de nombreuses marques internationales.
Abercrombie & Fitch, Adidas, Calvin Klein, Converse, Cortefiel, H&M, Lacoste, Li Ning, Nike, Phillips-Van Heusen Corporation, Puma et Youngor, qui pour la plupart mettent en avant leur engagement dans une démarche durable, travaillent avec ces usines.
Si la majorité de ces acteurs précisent ne pas utiliser les process polluants des industriels, Greenpeace incite les donneurs d’ordres que sont les marques à prendre position pour imposer des critères drastiques. « Aucune de ces marques, qui ont des liens commerciaux avec ces unités de production, ont sur place une politique de compréhension qui pourrait leur permettre d’avoir une vision complète des produits chimiques dangereux utilisés et de leurs rejets au long de la chaîne de production, note le rapport. Les marques sont pourtant dans la position préférentielle pour influencer l’impact environnemental et pour travailler avec les sous-traitants sur l’élimination des rejets dans leurs process et leurs produits ».
Greenpeace pousse ainsi Adidas, Nike et tous les autres acteurs à devenir les champions d’un monde « post-toxique », avec sa campagne DETOX.
Source : www.fashionmag.com (Extraits d’Olivier Guyot)