Après les bidonvilles de «Slumdog Millionaire» , Danny Boyle plonge dans les canyons de l’Utah avec cette histoire qui s’est réellement passée. En mai 2003, l’Américain Aron Ralston, alpiniste expérimenté, glisse dans une crevasse du canyon de Blue John. Dans sa chute, il emporte un rocher qui finit sa course sur sa main droite, le bloquant au fond de l’étroit canyon, en plein désert.
Pendant plus de cinq jours, 127 heures exactement, sans téléphone portable ( il n’a prévenu personne de son escapade) il tente le tout pour le tout . Il boit son urine , et alors qu’il livre un ultime message sur sa caméra vidéo ,l’instinct de survie reprend le dessus.Cet avant-bras qui le condamne à mourir, il décide de l’amputer. Avec une technique très primaire , plus proche de la boucherie que de la chirurgie.
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Je veux bien que l’on relève tous les défis que le cinéma met à portée de caméra, mais ce huis clos cauchemardesque m’a très vite lassé. Comme le réalisateur ne peut pas passer tout son temps à cerner la psychologie de ce prisonnier d’un autre genre (les séances vidéo sont alors un modèle du genre, et parfois même très drôles) il nous sert quelques intermèdes « flash-back », façon pub pour sport extrême et autres souvenirs du temps où la vie filait tranquillement.
Danny Boyle s’est tenu au plus près du récit du rescapé, et tout ce que l’on voit à l’écran, il l’a vécu. Mais certains passages auraient pu être évité (la manière de faire un nœud d’escalade, et ce n’est qu’un exemple) pour mieux souligner le caractère entier de ce personnage hors du commun que James Franco interprète semble-t-il avec beaucoup de justesse.
C’est dans les instants de réelle tension comme la montée des eaux , qui tout en lui apportant un peu de répit, risque de le noyer , et de délire extrême que le film trouve à mes yeux sa raison d’être.Par sensiblerie ultime, je n’ai pas trop regardé la scène de mutilation. Aurait-on pu faire l’impasse ? Dans les bonus, très instructifs, le réalisateur explique son choix.
LES BONUS
Les scènes coupées
Il y en a une demi-douzaine dont l’une sur l’ouverture avec les deux jeunes filles où expliquant « le principe du voyage en solo » on en sait beaucoup sur le bonhomme et c’est, assez rigolo.
Fin alternative. Elle est beaucoup plus longue et insiste sur le retour au grand air (hôpital, famille, vie publique). A mon avis l’autre fin est plus évidente pour un film qui par la nature même de son récit, n’avait pas grand-chose à raconter, après la découverte du jeune homme.
Une vue extraordinaire
Dans les studios, on découvre la réplique exacte du canyon :« on n’a rien fait d’aménageable afin que James sente l’étroitesse du canyon ». Quand à la fameuse scène de mutilation, elle est longuement évoquée, en précisant bien qu’il ne s’agit pas de faire « un film gore, il ne faut pas que ce soit crade. Et le risque c’est qu’une telle scène devienne la finalité du film, on voulait éviter ça tout en respectant la réalité ».
Recherches et secours
Où commencer les recherches dans 7 millions d’ha
Autour du témoignage précis et détaillé de Aron, on découvre la façon dont ses amis et sa famille ont tenté de le localiser. Et puis le dispositif des Rangers qui se met en place pour venir à son secours. La question étant » où commencer les recherches sur 7 millions d’ha ? « .
C’est très intéressant