Ce n'était pas l'heure la plus chaude de la journée mais chacun, dans l'arène de Santander, avait pu voir passer un frémissement laqué de sueur sur le visage du jeune Saúl Jiménez Fortes.
L'air était chaud, bruissant de mouches dès qu'on s'éloignait de l'ombre accordée par la toiture de l'enceinte.
Le quatrième toro de l'après-midi, en ce samedi 23 juillet, n'en pouvait plus de voir ce guignol apprêté comme une vieille duchesse sur le retour réaliser sa faena de muleta.
L'estocade était proche. Ereinté et grognon, l'animal décida d'arrêter tout ce cinoche.
Un coup de corne bien placé dans la rondelle du clampin suffit.
La muqueuse anale fut déchirée sur 20 centimètres (des gens bien placés dans les gradins parlent de 30) selon une trajectoire ascendante arrivant jusqu'au pelvis.
Le rectum en bouillie, ouvert au soleil de juillet, le novillero fut conduit (de cheminée) à l'hosto Marqués de Valdecilla.