Décidément, certains militaires brésiliens ont du mal à admettre que la dictature est belle et bien finie. Rio de Janeiro accueille jusqu'à dimanche les Jeux Mondiaux Militaires, et selon Veja Rio, consigne a été donnée aux DJs de ne pas passer de morceaux qui étaient interdits du temps de la dictature militaire. Une censure inadmissible, que le général ayant transmis l'ordre refuse de commenter.
Veja Rio se demande au passage quels sont les morceaux visés, puisqu'on entend rarement Chico Buarque sur les dancefloors, même à Rio. Mais ce serait oublier une chanson bien particulière: "Pra não dizer que não falei das flores". Ecrite en 1968 par Geraldo Vandré, elle a été interdite par les militaires au pouvoir pendant des années en raison de ses paroles. Aussi connue sous le titre de "Caminhando" (le premier mot de la chanson), elle est devenue un symbole de la résistance à la dictature militaire. C'est la chanteuse Simone qui sera la première à reprendre la chanson en public en 1979 après cette longue censure. Mais c'est plus récemment que le public clubber international l'a découverte: à la faveur d'un remix, il n'est plus rare de l'entendre dans les boîtes de nuit d'Ibiza.
En pied de nez aux militaires, la voici: