Entre grandes marées humaines et absence festive d’exigence auditive, l’été est souvent une saison de choix compliqués pour les yeux et les oreilles… Le collectif Moï Moï s’inscrit en faux face à ces deux manques d’alternatives. Il organise le Baleapop, festival construit autour de la formule du collectif : « la fête de l’art, l’art de la fête. » Plus qu’un festival, le Baleapop s’inscrit comme un célébration éphémère de l’art émergent, tant sonore que plastique. Le tout entre bord de mer, musée, parc urbain, et autres lieux insolites.
Deuxième année que la côte basque s’anime mi-août de ce festival particulier, chaleureux, à taille humaine, mêlant art contemporain et musique dans l’un des plus beaux endroits de France. On y découvrira des artistes basques certes, mais sans folklore, ni cancan. Le Baleapop est l’occasion de mettre l’accent sur la création actuelle tout en mettant en avant une région, tant à travers sa géographie que sa production, sans pour autant se couper du reste du monde, bien au contraire… Mais c’est surtout l’occasion d’organiser un rendez-vous exigeant et sans prétention, dans une dynamique toute estivale. Sans têtes d’affiches ou presque et surtout sans paillettes.
Du 11 au 14 août, c’est entre Guéthary et Ciboure que se déroule cette louable et inventive initiative.
Tout commencera le 11 août sur le fronton de Socoa, à deux pas de la mer et à quelques tout petits kilomètres de Saint-Jean-de-Luz. On y retrouvera la violoncelliste Maitane Sebastian, qui sort tout juste son premier album Searching Plato Bay et qui ouvrira le festival. Ensuite, place à Lloba, un projet collectif de quelques-uns des artistes du collectif Moï Moï. On y croisera Panda Vallium, Martouf et Elorn, qui seront accompagnés par Fabien Oronos au Vjing. Le tout est plutôt mystérieux, on parle d’une improvisation, sûrement aux tonalités électroniques, autour d’un film-collage et d’une maquette… Intriguant.
La soirée se poursuivra dans un des bars les plus heureux de la côté basque, le Xaïa à Ciboure, où l’on s’accommodera de DJ-sets, de danse et de fête en plein milieu d’un des plus typiques ports de la côte…
Le lendemain, rendez-vous à Guéthary. Entre station balnéaire et village typique, cette ville est sans doute l’un des lieux les plus authentiques de la côte basque. Nous commencerons par un vernissage, présentant entre autres Shoboshobo, illustrateur qui a réalisé les graphismes de quelques vidéos des excellents Lucky Dragons, Alicia Vaïsse, des Wonderwild ou encore d’Emmy Martens. Le tout entre le parc et le musée de Guéthary et accompagné d’une performance musicale des Ginettes Cartons qui tenteront de réconcilier méduses, Biarritz, baigneurs et vernissage… À 200 lieues de Sébastien Tellier… Le soir, place aux lives dans le parc de Guéthary, avec Feu Machin. Projet mutant, mêlant voix réverbérées, nappes hypnotiques et sonorités noise qui n’est pas sans rappeler un Dan Deacon qui aurait oublié d’être straight edge… Nous nous enchanterons aussi de la synth-pop des Wolfpack Beartrack, groupe fino-français qui n’a pas oublié d’écouter Depeche Mode, New Order et autres joyeusetés pompier des années 80. Le groupe se dit entre autres influencé par les loups, les ours, le folklore finlandais, les appareils Moog et Roland et les paysages de la Nouvelle-Zélande. Voilà qui promet d’être estival… Pour finir la soirée comme la veille, nous retrouverons un DJ-set organisé par le collectif Moï Moï, mais cette fois dans un des bars historiques et mythiques de la côte basque, l’Hétéroclito, toujours à Guéthary. Si vous avez peur de danser avec un homard en plastique ou une truite douée de parole, n’y mettez surtout pas les pieds !
Samedi, la journée commencera avec un atelier musical et artistique pour les enfants, autour de Matthys, Shoboshobo, et autres résidents du festival. Début des lives toujours dans le parc de Guéthary avec Kumi Solo et son électro-pop bricolée, Yan Wagner qu’on ne présente plus ici, Narwhal (avec un des membres de Coconut) intéressant projet qui n’est pas sans rappeler Lucky Dragons, ou Animal Collective – voix incantatoires, échos, superpositions, mais qui dénote avec une esthétique plutôt très singulière et enthousiasmante – on a hâte. Enfin, il y aura également Petit Fantôme, projet tout biscornu d’un des François & The Atlas Mountains. Une pop déroutante et addictive, étrangement addictive même, jouant sur des mélodies bricolées, protéiformes et inventives, des paroles naïves et une certaine réussite pour donner envie d’être en vacances… La soirée se poursuivra toujours à Guéthary, mais cette fois au Bar Basque, pour danser jusqu’à la matinée.
Pour le dernier jour, mystère sur le lieu de clôture du festival. En tout cas le début de la journée se fera toujours dans le parc de Guéthary, avec au programme, pique-nique participatif, sieste-écoute, marché et dégustation de vin… Quand on vit dit convivial… Ça n’est pas fabuler ! Et pour accompagner cette soirée dans un lieu mystérieux, Magic Panda et ses productions électroniques aériennes qui nous rappellent avec bonheur quelques pépites de Nathan Fake, ou quelques bandes-sons qu’on rêve en s’endormant sur la plage… Nous retrouverons aussi Odei, projet électronique commun de divers artistes du collectif Moï Moï, Elorn, ou encore l’obscur SPT. La soirée s’achèvera en compagnie de l’excellent Luke Abbott, signé chez Border Community, qui proposera, à n’en pas douter, comme à son habitude, le juste équilibre entre élégance techno et électronica subtile… Et ça n’est déjà pas si simple ! Bref, on a définitivement hâte !
BALEAPOP FESTIVAL
du 11 au 14 août
Guétary et Ciboure
Programme complet et infos ici