Magazine Politique
Les commentaires sur les blogs et les sites Internet s'emballent. Que faudrait-il faire si, en janvier 2012, la victoire de Nicolas Sarkozy restait aussi difficile que dans les actuels sondages ? Quand cette inquiétude naît, il y a quasi-immédiatement une réponse unanime : Alain Juppé. Une indiscutable "mode Alain Juppé" naît actuellement. A quoi tient-elle ?
La mode Juppé rappelle 3 fondamentaux de la politique française en matière présidentielle.
1) Il ne faut pas confondre la marque et son packaging. La marque (Alain Juppé) c'est la valeur ajoutée spécifique. Le packaging (UMP, PS, majorité présidentielle ...), c'est le superficiel partagé et éphémère. En temps de crise, seules les vraies marques sont capables de résister.
En construisant méthodiquement sa différence, donc sa liberté, Alain Juppé s'est échappé de l'embouteillage des offres. Il a consolidé sa "marque" puisque le propre d'une marque c'est d'être capable de faire vivre une différence et aujoud'hui cette différence est perçue sans pour autant conduire à l'isolement ; bien au contraire tant elle parait multi-compatible.
2) Alain Juppé occupe la place de l'expérience, de la confiance rassurante. Il laisse aux autres un seul créneau, celui du tambour major. Les jeux du menton, les surenchères, autant d'attitudes éloignées des habitudes culturelles que les Français souhaitent pour la fonction présidentielle.
3) Alain Juppé entretient la "distance présente", curieux mélange de rareté mais sans permettre l'oubli.
Pour celui qui est toujours passé pour le premier, il pourrait montrer qu'en matière de popularité de l'opinion lors d'une présidentielle, il ne faut pas être le premier à avoir été aimé, il suffit d'être le dernier et l'élection peut changer ... ; ce qui serait une juste réparation accordée par le temps.