Genre: documentaire, inclassable, mondo (interdit aux - 16 ans)
Année: 1962
durée: 1h45
l'histoire: Les différentes pratiques culturelles à travers le monde, les thèmes étant divers et variés: l'obésité, la nourriture, la vie, la mort et la religion.
La critique d'Alice In Oliver:
Présenté en compétition à Cannes en 1962, Mondo Cane, réalisé par le trio Paolo Cavara, Franco E. Prosperi et Gualtiero Jacopetti, constituera le choc du festival. En vérité, Mondo Cane engendrera un genre à lui tout seule, le "Mondo", et influencera de nombreuses péloches gores et horrifiques par la suite.
Au hasard, on citera la saga Face à la Mort ou encore Cannibal Holocaust. D'une certaine façon, Mondo Cane est le premier documenteur, jouant largement la carte du faux snuff movie.
L'introduction du film a le mérite de présenter les hostilités. Ici, il est question de présenter les rites, les cultures et les coutumes à travers le monde, les thématiques étant aussi diverses que variées.
Une voix-off nous indique que certaines images pourront nous paraître amères, mais que ce documentaire a été réalisé dans un souci d'objectivité.
A partir de ces différents éléments, Mondo Cane nous propose un petit tour du monde, de la Nouvelle-Guinée en passant par l'Europe, l'Asie et même les Etats-Unis, le but étant de présenter des faits atypiques, l'homme dans toute sa globalité, étant le point central de ce documenteur.
Bien sûr, tout est faux. Toutes les séquences tournées sont jouées par des acteurs.
Avec Mondo Cane, Paolo Cavara et consors signent un véritable tour de force. Les images montrées sont diverses, parfois hilarantes, souvent choquantes, le but étant de jouer aussi la carte du sensationnel.
A partir de là, le film explore plusieurs thématiques intéressantes: la vie, la mort, la nourriture, la sexualité, la consommation, la religion... Tous ces thèmes trouvant leur source dans ce qui définit notre humanité et ses différentes cultures, à la fois variées, riches, cruelles et barbares.
En résumé, nous vivons dans un monde de chiens, d'où le titre du film.
D'ailleurs, certaines séquences sont assez dérangeantes. Par exemple, on verra quelques sangliers se faire tabasser à mort par quelques indigènes affamés ou encore des chiens découpés en morceaux pour satisfaire l'appétit de quelques gourmets. Toutefois, malgré des qualités évidentes, Mondo Cane souffre tout de même de certains défauts.
Premièrement, le film passe souvent du coq à l'âne. Les thématiques ne suivent pas vraiment un ordre logique et nous sont présentées tel un catalogue.
Enfin, Mondo Cane souffre indéniablement du poids des années. Certes, à sa sortie, le film provoquera un immense scandale.
Mais aujourd'hui, le propos paraît un peu désuet. Depuis l'essor d'internet, le spectateur avide de sensations fortes est désormais habitué à voir des images choquantes. Pour celui qui s'attend à recevoir un uppercut en pleine tronche, il risque d'être un peu déçu. Mais ne soyons pas trop sévères non plus, Mondo Cane reste annonciateur de notre société de demain, à savoir une société voyeuriste et de plus en plus demandeuse en matière de gore et de sensationnel.
Note: 14.5/20
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 13 mai à 17:10
Je trouve au contraire que le film reste toujours aussi choquant, car totalement ancré et en phase avec l'actualité, puisant de la bétise humaine. Il ne s'agit pas de montrer des images toutes plus sanglantes les unes que les autres pour marquer...ici, le montage, le choix musical, la voix off imperturbable et distanciée, volontier ironique, les moments malsains succedant à des moments plus volontiers kitsh et grotesques... Tout cela provoque le malaise. Un moment de cinéma-"vérité" - dont certaines séquences "fake" sont néanmoins trés réalistes, par leur mise en scène - et qui est à rapprocher des superbes "Documents interdits". Le seul "mondo" (avec le 2ème) véritable mémorable en fait : Les autres étant purement racoleurs et assez immondes dans leurs propos.