La France n’a plus beaucoup d’argent, mais quand il s’agit de berner la population en prenant des postures de démocrate de pacotille, on trouve toujours de quoi. L’opération en Afghanistan est et sera forcément un échec puisque, basiquement, ce n’est qu’une opération de diversion interne, un leurre à l’usage de nos propres populations occidentales. On peut détailler toutes les raisons techniques réelles qui expliquent l’échec, elles ne sont elles-mêmes que des effets de ce vice fondamental.
En France par contre, il ne s’agit pas d’une bagarre pour du beurre. C’est du concret. Là, toute feutrée et sournoise qu’elle soit, la guerre contre la démocratie est bien réelle et quotidienne. Ce sont tous les privilèges de la caste politique qui sont en jeu, son existence même, les postes pour leurs affidés et leurs rejetons.
La population ne doit pas se tromper de bataille. La bataille pour la démocratie n’a pas lieu en Afghanistan, en Irak ou en d’autres lieux lointains. Les principales batailles pour et contre la démocratie ont lieu en ce moment même, en Occident.
Certains croient naïvement que la caste politique ne comprend rien à l’internet. C’est faux. La caste politique a très bien compris, avant la population, tout le danger qu’internet représente pour elle. Internet est le support technique possible de la démocratie directe. C’est-à-dire la démocratie sans intermédiaires.
Une telle horreur n’est évidemment pas envisageable pour une caste qui ne vit (très grassement) que de la fiction de servir de relais à l’intérêt général. L’internet sous sa forme actuelle doit donc mourir. Bien sûr, on ne va pas couper l’internet comme en Tunisie ou en Corée du Nord, il faut, comme d’habitude sauvegarder les apparences (ce à quoi nos hommes politiques sont les plus forts). Tous les efforts de nos hommes politiques actuels (tous partis confondus) visent à lobotomiser l’internet pour le ramener à l’état de notre bon vieux minitel. Un machin propre à faire un peu de fric mais surtout absolument inapte à quoi que ce soit d’utile pour la démocratie.
Ne nous trompons pas de guerre, ne nous trompons pas d’ennemis. Les ennemis de la démocratie, ce sont nos propres hommes politiques, et pour défendre leurs privilèges d’un autre âge, derrière les masques de leurs cravates et chemises repassées, ils sont tout aussi primaires et « sans honneur » que les Talibans.
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Article publié originellement sur La Route de la Fourmilière, repris avec l’aimable autorisation de son auteur.