L’histoire de Super 8 : Dans un trou perdu de l’Ohio en 1979, Joe, ado pré-pubère et fils du sous-chef de la police, en pince pour Alice, la fille de celui qui a causé la mort de sa maman à l’usine du coin. Lors du tournage d’un film amateur avec leur bande de copains, ils vont se retrouver au cœur du déraillement d’un train gouvernemental chargé d’acheminer une mystérieuse cargaison jusqu’à la zone 51. D’étranges phénomènes vont alors commencer à se produire… Que diable transportait ce train? Pourquoi les chiens désertent-ils la ville alors que l’armée l’envahit? Où a bien pu passer la dame aux bigoudis?
Mon avis : Après Nicolas Hulot, Maud Fontenoy ou encore Léonardo Di Caprio, nous pouvons désormais compter sur JJ Abrams dans l’expertise du recyclage. Mais attention !… Ici les idées ont été réfléchies jusqu’au bout avec maestria. Un mélange des genres orchestré avec intelligence par un fan, pour des fans. Une bande d’ados débrouillards faisant fi des avertissements pour partir à l’aventure et côtoyer l’Extraordinaire, ça vous dit quelque chose? Normal. Super 8 est un hommage assumé et revendiqué à des films tels que les Goonies (arf… Choco et Cynoque) et autre E.T. (mmm les coupes de cheveux et les vélos).
Ainsi, JJ Abrams a logiquement choisi d’ancrer son histoire durant cette période charnière afin de retrouver l’esthétique propre à ce genre de films. Couleurs légèrement délavées, changement visible de mise au point à l’intérieur de la même image et musique au diapason bien entendu.
On retrouve également – et surtout – ce qui faisait le sel de ces petits bijoux intemporels : l’émotion.
L’absence de la mère du jeune héros est le fil rouge du film. Joe essaie, du mieux qu’il peut, de continuer de vivre malgré la douleur. Son père, à fleur de peau, tente d’élever un fils en mal d’amour filial sans vraiment savoir s’y prendre tandis que son devoir de policier l’accapare brusquement. Alice doit supporter la culpabilité de son père et apprivoiser ses sentiments naissants pour Joe. Les évènements récents vont amener tout ce petit monde à avancer psychologiquement et à se rapprocher. Bien qu’on s’en prenne pleins les yeux à certains moments clefs du film (la séquence du déraillement du train est impressionnante), l’aspect émotionnel est particulièrement maitrisé et n’est jamais relégué au second plan. Cet équilibre complexe entre action et émotions est souvent difficile à obtenir et nombreux sont les films à ne pas y être parvenu. Super 8 est parfois, durant certaines séquences, sur le fil du rasoir mais parvient miraculeusement à ne pas basculer dans la guimauve.Certains personnages sont un peu moins bien écrits. C’est, notamment, le cas du jeune héros, trop lisse et moyennement charismatique. Tous les jeunes garçons, pourtant très bons, se font de toutes manières phagocyter par le seul rôle féminin de la bande interprétée par Elle Fanning, bluffante de grâce et de subtilité. Kyle Chandler, le papa policier se défend aussi très bien, tout en douleur refoulée (le regard de cocker y est certainement pour beaucoup) et légèrement dépassé par tout ce qui se produit autour de lui. Grâce à eux, nous restons toujours à hauteur d’homme pour suivre cette histoire de gros ??? spectaculaire (ne comptez pas sur moi pour vous révéler ce qui était caché dans le train! hé hé).
La nostalgie fonctionne donc à plein régime grâce à un savoir-faire indéniable et un respect de ces films qui ont su titiller notre imaginaire d’enfant. La différence notable se situant dans le perfectionnement des effets spéciaux qui en auraient fait la bible du genre ultime de cette époque. Alors, un film qui vous redonne envie d’enfiler un sous-pull qui gratte et d’avoir une coupe au bol, moi je dis chapeau. Prenez votre Bicross et roulez jusqu’au cinéma le plus proche le 3 août prochain pour voir Super 8 et vivre un Retour vers le futur! Vive les 80’s!
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