Un film sur l’usurpation d’identité. Ce n’est pas nouveau, et il faut alors s’accrocher pour y dénicher une once d’originalité, un semblant de vraisemblance. En un tour de main, Jaume Collet-Serra , réussit à saisir l’un et l’autre, bien conseillé il est vrai par son scénariste et auteur du roman dont il s’inspire, Didier van Cauwelaert.
Une mallette oubliée, un accident, une mémoire défaillante, et voici notre héros confronté à un personnage qui a pris sa place. Sa femme ne le reconnaît plus et tout concorde pour accréditer la thèse de la supercherie. Le docteur Martin Harris ne serait donc qu’un vulgaire escroc !
Qui dit vrai entre les deux docteurs Martins ?
Un point de vue somme tout classique et qui emprunte la plupart du temps, des sentiers bien connus, mais balisés de telle manière, qu’on y respire un air nouveau. Le docteur en question, que joue sans trop d’efforts, un Liam Neeson , coutumier des films d’action ( voir bonus ) a non seulement perdu femme et passeport, mais le voici maintenu poursuivi par un tueur à gages. Il a beau dire auprès de la police,et alerter ses collègues new-yorkais, plus personne ne le croit, mis à part la chauffeuse de taxi à qui il doit son accident. Mais sous les atours de dame Diane Kruger , la belle Gina, est-elle vraiment fiable ?
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Si le réalisateur joue avec une aisance amusée du contre emploi de la comédienne, il donne surtout corps à son histoire par la grâce d’une réalisation sans fioriture ; tout en privilégiant le film d’action,il lui confère un je ne sais quoi de réalisme. L’évocation de la guerre en Bosnie n’est qu’un aparté. Et la présence de ce prince arabe qui se pique de sauver la planète, d’un angélisme touchant ( voir ce qui se passe en ce moment en Somalie ) . Ce sont les faiblesses du scénario.
Sa force est ailleurs, dans le destin d’un héros , double face et qui s’ignore et qui à bout d’arguments s’en remet à un homme dont le métier toute sa vie fut d’enquêter pour la police est-allemande. Un ancien de la Stasi refait surface (Bruno Ganz toujours excellent ) et avec lui, une histoire oubliée. Le bluffe est de retour, le suspense relancé jusqu’au final , aussi inattendu que palpitant. Si sur le papier cette histoire ne valait pas tripette, elle donne au grand écran de quoi imaginer un fort beau spectacle . Les courses poursuites et la casse qui s’en suit renouvellent même le genre. Ça roule à fond la caisse !
LES BONUS
L’histoire : pourquoi nous la raconter, genre bande annonce, puisque l’on vient de voir le film ?
Les coulisses : on répète un peu le précédent chapitre, avec quelques scènes de tournage et des explications sur la psychologie des personnages. On avait quand même compris !
Liam, Diane et Bruno Ganz dans la peau d'un ancien agent de la Stasi
Liam Neeson, un homme d’action : autour du comédien qui prend la parole ,tout le monde dit le bien qu’ils en pensent, avec plusieurs scènes de tournage qui auraient pu figurer dans le making of . Neeson se souvient à l’âge de 16 ans d’un combat de boxe qu’il l’a mis dans le pétrin . « Pendant trois , quatre minutes , j’étais ailleurs. J’ai aussi arrêté la boxe. Ce souvenir de ne plus avoir de mémoire m’est toujours resté à l’esprit. Alors quand j’ai lu le scénario , j’ai vraiment saisi cette amnésie... ».
Interviews : acteurs, réalisateurs et producteurs se relaient pour dire à nouveau tout le bien qu’ils pensent les uns des autres..