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J’ai ouvert ma porte à la tendresse
D’un petit matin calme chuchoté l’histoire
D’une main de vent caressé les cheveux des arbres
Ils m’ont rendu la douceur en aubade délicieuse
.
Tu attendais patiente
A l’orée d’un monde sans frontière
En fuites éperdues devant les absurdes mensonges
Tu courrais sous les bombes
.
La terreur lue sur ton visage diaphane
Les cernes sous les yeux
Le bagage mal ficelé
L’enfant rivé à ton sein meurtri
Tu marchais sans colère
Sur les sentiers d’espérance
.
Un voile de fumée brouillait les esprits
Un silence pesant et coupable se répandait
Les colonnes des journaux ne disaient rien du supplice
.
La longue cohorte des exilés
Multipliée sous un voile impudique
Egrène le chapelet des souffrances
Les pleurs se font fleuves
Sous le pas des pères torturés
Dormant aux fosses communes de nos rêves
.
Un enfant viendra
Qui lavera la souillure de son ascendance
Sans lever le glaive de la vengeance
.
Alors, dans un grand frémissement d’aise
Les feuillages rouleront leurs rosées
Dans une aurore de bienvenue
.
Manosque, 19 juin 2011
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