Elle naquit, fut lavée, langée, habillée, nourrie,
Mais sans amour, ni chaleur humaine ou animale,
Elle acquit la conviction inébranlable de n’être pas aimable,
De ne pas mériter l’amour.
Elle joua alors avec sa solitude,
Se sentant de trop, en trop!
Elle grandit au milieu d’une grande fratrie,
Mais sans amour, ni chaleur humaine ou animale,
Sans la reconnaissance de sa singularité,
Ni estime et respect pour son être.
Seule au milieu d’eux,
Se sentant en trop, de trop,
Elle parla à sa solitude!
Elle fila à l’anglaise, pour se jeter au bras d’un garçon.
Ils s’éprirent l’un de l’autre,
Et se méprirent tout autant l’un sur l’autre,
En confondant l’acte charnel avec les sentiments.
Mais sans amour, ni chaleur humaine ou animale,
Ils se déchirèrent à belles dents.
Elle se réfugia dans sa solitude,
Se sentant de trop, en trop!
Elle quitta tout, abandonnant tout derriere elle.
Le coeur plein d’illusions sur l’âme humaine,
Elle rencontra beaucoup d’humains,
Mais sans amour, ni chaleur humaine ou animale,
Son coeur s’emplit de désillusions.
Se sentant en trop, de trop,
Elle s’emmura dans sa solitude!
Elle vécut lontemps,
Le coeur débordant d’amour et de tendresse,
Mais sans amour, ni chaleur humaine ou animale,
Observant les gens de loin,
Du haut de sa forteresse.
Elle s’était décidé à ne plus partager,
Se nourrissant à sa solitude,
Se sentant de trop, en trop!
P.S. A tous les enfants non aimés