L’antisémitisme rampant continue à faire des ravages. On savait Sarko appliqué dans son entreprise de banalisation de la Shoah, comme l’été dernier devant le Medef lorsqu’il ramène les dénonciations de juifs à des dénonciations de fraudeurs fiscaux (voir Sarko l’Américain, pp. 100-101), et sa nouvelle compagne sur la même longueur d’ondes comparant la presse française d’aujourd’hui à celle qui dénonçait des juifs avant-hier. Mais on découvre que le gouvernement américain lui-même professe le même lepenisme « soft ».
Pour justifier que soit requise la peine de mort contre six des Talibans de Guantanamo qui vont être jugés par des tribunaux militaires d’exception (institués par le Congrès des Etats-Unis d’Amérique, républicains et démocrates confondus), le Département d’Etat demande à ses services consulaires dans le monde d’établir le parallèle entre Nuremberg et Guantanamo.
Bien sûr, le Département d’Etat ne met pas sur le même pied d’égalité la Shoah et les attentats du 9/11, précise-t-on dans les médias US. Mais cette précision jésuistique veut bien le dire. Et les Américains comprennent ce bémol comme une belle antiphrase : nous sommes effectivement un peuple martyr et persécuté comme l’est le peuple juif, et surtout dans la même situation de péril qu’il l’était il y a soixante-dix ans.
Après tout, pourquoi les Américains se priveraient-ils : Robert Badinter lui-même, pour lequel nous devons avoir la plus grande admiration et le plus grand respect, avait à l’époque considéré les attentats comme un authentique crime contre l’humanité, au sens, précisait-il, de l’acte de Nuremberg et des lois nationales subséquentes. Comme quoi on peut être un très grand bonhomme et dire parfois une très grosse connerie.
Parano, quand tu nous tiens… !
Voir notamment : International Herald Tribune, Washington Post, Fox News…
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