Saison 3 // 576 ooo tlsp. en moyenne
La saison 3 de Nurse Jackie avait mal commencé, comme en témoigne ma critique peu élogieuse des deux premiers épisodes de la saison, et dix épisodes plus tard, le bilan est absolument catastrophique ! Le niveau a dramatiquement chuté et je suis d’autant plus en colère que les téléspectateurs ont encore préféré cette année regarder Nurse Jackie plutôt que United States Of Tara. Résultat : il y en a une qui est renouvelée mais qui ne le mérite pas, d’autant qu’elle n’a déjà plus rien à dire, et l’autre est annulée alors qu’elle était excellente et qu’elle avait sûrement encore de belles histoires à raconter. C’est injuste, incompréhensible et franchement rageant.
Alors que la saison 2 était très décevante du point de vue de l’héroïne et de sa non-évolution, elle tenait encore la route du coté de la galerie de personnages secondaires malgré quelques ratés (le départ de Momo, l’arrivée de Sam, la petite forme de Zoey…) En cette troisième année, même eux n’ont pas réussi à la sauver. A vrai dire, je crois que je ne regarde plus la série que pour Zoey. Dans le final encore, elle m’a fait éclater de rire avec son cri de cinglée après avoir fait la rencontre des filles de Jackie. Sa folie douce peut sauver une mauvaise scène. La performance de Merritt Wever est à saluer car, à mon avis, c’est elle qui fait 80% du travail, pas les scénaristes. Je suis toujours assez client d’O’Hara mais elle a tout de même été très en retrait cette saison, quasi-uniquement liée à Jackie, sans histoire à elle. Et comme il s’agissait la plupart du temps de les faire se disputer… Mon chouchou, le Dr. Cooper, m’a pas mal déçu. Jusqu’ici, il arrivait encore à me faire rire et je dirais même que ce sont tous ses défauts et tous ses caprices énervants qui le rendaient attachants mais je ne marche plus. Sa réaction suite à la séparation de ses mamans, c’était le summum de la puérilité et de la bêtise, tout comme son mariage soudain, inutile, prévisible et très mal géré scénaristiquement. Bref, je misais tout sur Gloria, ma dernière cartouche mais malheureusement, là encore, ce fut la débandade : entre son combat contre l’obésité qui n’a pas été marrant longtemps et son obsession pour les statuts de la chapelle, je ne sais pas ce qui était le plus mal trouvé. Elle est parvenue à me faire sourire voire rire de temps à autres mais ce n’était pas suffisant. Reste donc Thor, toujours cliché, toujours pas drôle ; Eddie, moins psychopathe donc plus à sa place; et Sam, toujours sans intérêt et les auteurs n’ont même pas cherché à lui en trouver un pour tout dire. Un petit nouveau a tenté de se frayer un chemin dans les derniers épisodes, il avait un certain potentiel, mais apprendre que lui aussi était addict, c’était juste trop. Tous les infirmiers et infirmières de New York sont-ils accros ?
On en vient à cette bonne vieille Jackie qui ne change désespérément pas. Ce n’est même plus la peine d’espérer. J’ai pourtant cru en début de saison que l’on allait se diriger petit à petit vers une sorte de rédemption, ou au moins une tentative. Mais non. Elle reste droite dans ses boîtes, fière de ce qu’elle est et absolument pas motivée à se sortir de l’enfer dans lequel elle est entrée. O’Hara se sera donné du mal pour l’aider mais ça n’aura pas été suffisant. Le pire dans tout ça, c’est que les personnages à être au courant de son addiction sont maintenant plus nombreux mais elle arrive pourtant, encore et toujours, à s’extirper de n’importe quelle situation délicate, que ce soit par son ingéniosité ou grâce aux pirouettes super faciles et pas crédibles du tout imaginées par l’équipe de scénaristes. Que Gloria jette finalement le test d’urine, c’est juste super énervant. Le cas Kevin est encore un autre problème, qui n’a pas su être réglé correctement. Sa rébellion a été de courte durée et son aveu final, sous forme de cliffhanger, était d’une part relativement prévisible grâce à quelques indices pas très discrets disséminés au courts des derniers épisodes, et d’autre part super agaçant puisque Jackie trouve le moyen de se faire passer pour une victime. Alors oui, elle se retrouve du coup dans une situation inédite, où elle est libérée de son mari et d’une certaine pression, qui pourrait déboucher sur une saison 4 enfin différente, mais je me suis déjà fait avoir trois fois, je ne me ferais pas avoir une quatrième fois ! Tout ce que j’ai trouvé d’intéressant et surtout de bien écrit, c’est les quelques passages consacrés à la petite Grace. C’était trop redondant par rapport aux deux premières saisons, certes, mais néanmoins émouvant et traité avec beaucoup de justesse. Edie Falco n’a jamais été aussi bonne que dans ces moments-là. Le reste du temps, elle est en pilotage automatique et on ne peut pas lui en vouloir : on ne lui donne rien de nouveau à jouer !
// Bilan // Nurse Jackie est en train de prendre exactement le même chemin que sa cousine Californication : une première saison accrocheuse puis les suivantes qui ne font que se répéter en rendant, en plus, leurs héros détestables. La série n’est plus vraiment drôle, plus tellement médicale (pas un seul cas ne m’a marqué cette année), quasiment plus émouvante, carrément plus profonde. Elle n’est plus grand-chose, juste l’ombre d’elle-même. Peut-elle encore être sauvée ? Tant que les téléspectateurs continueront à la suivre aussi assidument, je ne vois pas pourquoi les auteurs se remettraient en question. Dès lors, aucune amélioration n’est possible. Il serait préférable que la saison 4 soit la dernière et qu’elle conclut, aussi dignement que possible, cette histoire d’une femme à qui tout pouvait réussir mais qui a préféré tout détruire, toute seule, comme une grande. La vraie vie, pourtant, c’est bien une dramédie. Et prends ça dans les dents Jackie !