Lectori salutem,
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Cordialement, Pikkendorff alias Patrick Chabannes
“La poésie conjuguait les émotions dans les brumes de l’imaginaire. C’était pour moi une forme d’aération divine, une passerelle jetée entre l’immatériel et les choses de la vie.”
L’écriture de Max Santoul est une peinture. La force des images, la puissance évocatrice de ces mots simples emportent, au son d’une douce poésie, le lecteur dans l’âme occitane de l’écrivain. A petites touches de mémoire capricieuse, un passé, un présent, un pays apparaissent rythmés par les odeurs et les couleurs. “Après la pluie, le ciel était lavé et la lumière magnifique. Les odeurs bleuissaient doucement. Cette curieuse impression de teinte des odeurs, je la ressentais souvent. C’était aussi le cas pour les choses et les sentiments. La chaleur était jaune, le froid blanc ou transparent, l’attente mauve, la tristesse grise, le bonheur vert, la colère rouge, la douceur en camaïeu et l’amour de toutes les couleurs.”
Extrait à propos des mensonges
“Toute l’astuce était de laisser déballer les sornettes des amateurs de balivernes, avant d’entrer dans la grande illusion. […] Il respectait toujours des temps de pause entre ses bouts de phrases, Pasoline. Ça donnait une ampleur dramatique au récit et faisait saliver l’auditoire. Mais ces silences pesés avaient une autre raison : ils laissaient le temps au petit génie qui vivait sous son chapeau d’escalader les sommets de l’esbroufe. […] Il était épicier, Pasoline. Épicier et menteur, de ces petits mensonges qui font le sel des conteurs. Simples retouches utiles à la vérité pour ajouter aux choses juste ce qui leur manquait.
Il faut bien admettre qu’il y avait des niveaux pour le mensonge, une certaine souplesse pour la vérité. Sur le seuil, on pouvait mettre la fierté, s’y trouvaient les souvenirs de guerre à peine exagérés. La vantardise venait après, c’était bien pour le sport. Puis arrivait l’affabulation, parfaite pour la chasse, la pêche ou la séduction. Au-dessus on trouvait la tromperie, qui mettait la politique et la religion en compétition et, au-delà, le sacrilège.”
In Ménino de Max Santoul,Le cherche midi, 2010
“Je n’étais pas là pour lui raconter que mon client avait un alibi en béton, ni que nous détenions la preuve qu’un témoin mentait. J’étais là pour salir les morts.”
Le style très intéressant, les thèmes bien traités, le scénario travaillé et le suspens présent au service d’une réalité d’une précision parfois digne d’un documentaire, mettent Justin Peacock au rang des grands romanciers américains.
Votre chroniqueur préféré a été distingué parmi les 46 meilleures critiques de la rentrée littéraire. Sa chronique surLe livre du Fils de Claude-Louis Combet sera publiée dans le Fascicule distribué dans le réseau des magasins Cultura.
“Et pour une fois depuis fort longtemps, demain c’était aujourd’hui.”
En choisissant d’écrire une série de nouvelles cocasses ou émouvantes pour illustrer les conséquences de la procrastination, cette tendance à remettre à plus tard, cette peur, cette lâcheté que chacun porte en soi, Elisabeth Canitrot, derrière la journaliste, fait naître un écrivain.
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