A l'issue d'un tournoi âprement disputé, les Lionceaux du Cameroun viennent de remporter la médaille d'argent de la Coupe d'Afrique des nations (CAN juniors 2011). Ils occupent la deuxième marche du podium, derrière le Nigeria, couronné pour la sixième fois. Pendant toute la compétition, nos jeunes fauves nous ont fait rêver, jusqu'à la dernière minute de l'ultime rencontre disputée dimanche dernier.
Une victoire éclatante aurait pu constituer une cerise écarlate sur le gâteau de la traditionnelle Fête des travailleurs. Ramener la coupe au bercail aurait pu mettre du baume au coeur des millions de supporters longtemps sevrés de victoire.
On ne saurait toutefois faire la fine bouche devant le parcours élogieux et spectaculaire de l'équipe camerounaise qui n'a plié l'échine qu'une seule fois en cinq sorties. En remontant deux buts en l'espace de trois minutes lors de la finale, nos joueurs ont prouvé qu'ils disposent des ressources mentales et techniques jusque-là insoupçonnées.
Les Super Eagles du Nigeria
Si à l'évidence on peut se féliciter du rang honorable occupé par notre formation à l'issue d'une compétition de haute volée regroupant la fine fleur du football africain de la catégorie, on peut tout aussi nourrir des regrets au sujet de l'utilisation d'une belle brochette de joueurs talentueux, volontaires et qui ne demandent qu'à engranger plus d'expérience pour mieux rebondir.
Remettre des pendules à l'heure à la vitesse de l'éclair dans un match que l'on croyait plié définitivement n'est pas un moindre exploit, tout comme le fait d'encaisser un troisième but assassin au moment le plus inattendu ne pouvait qu'être du plus mauvais effet.
On aura beau vanter l'idéal olympique de participation, il n'en reste pas moins vrai que le but suprême d'une pratique sportive, comme de toute activité humaine, est d'atteindre l'objectif fixé au départ.
En remontant dans le temps, la victoire a toujours été le but ultime de toute quête de l'excellence. L'origine guerrière du mot (victoria en latin) ne doit pas faire oublier les multiples possibilités de « gagner une bataille, réelle ou symbolique contre l'adversité.»
Un match de football, comme toute compétition sportive, rend possible la confrontation de plusieurs concurrents sur la base des règles prédéfinies. Le verdict final peut se décliner en victoire, en match nul ou en défaite. Selon certains sociologues, un match opposant deux formations nationales est une espèce de « duel pacifique. »
Sans leur emboîter le pas, il n'en demeure pas moins vrai que l'issue heureuse de toute confrontation sportive rejaillit nécessairement sur la réputation du vainqueur qui en tire prestige et gloire.
Ayant compris tout le profit qu'elles pouvaient tirer de leurs prestations lors des compétitions internationales, les grandes nations sportives ne ménagent aucun effort pour mettre tous les atouts de leur côté, longtemps avant l'échéance.
Qu'il s'agisse du choix de l'encadrement technique, de la sélection des joueurs (principaux acteurs), des matches de préparation, des facilités logistiques ou autres, l'approche toute professionnelle des choses a toujours fait la différence, tant aux Jeux olympiques qu'en Coupe du monde. En haute compétition, il n'y a guère de place pour l'improvisation ou le hasard.
Il va de soi que si nos équipes nationales veulent toucher le Graal, il faudrait se départir d'un certain amateurisme qui consiste toujours à découvrir les problèmes en pleine compétition au lieu de les régler à l'avance.
Il en est ainsi du paiement des primes qui reste encore une équation à plusieurs inconnues au sein des Lions Indomptables, toutes catégories confondues.