Les murs de l'orphelinat
Les murs de l'orphelinat
sentent la privation,
le manque d'affection
et de haut en bas
une odeur de renfermé
suinte à travers les joints
Un peu de mousse
un rappel de mon jardin
en regrets, s'émousse
sur le flash mortel du destin...
Les murs de l'orphelinat
s'étirent chaque matin
en gommant les traces de mes pas
en étouffant mon chagrin
à l'intérieur d'une cour
sombre, vide de sens
à cette vie qui me joue des tours
en enterrant mon enfance
sans égards pour moi, sans détours
elle me berce dans l'errance...
Les murs de l'orphelinat
ignorent tout de moi
Indifférents à mon malheur
ils sont, à mon insu, mon unique toit
en attendant des jours meilleurs
un matin qui me tendrait les mains
et sècherait enfin mes pleurs
Je n'aurai plus peur de demain
dans la famille qui m'accueillerait
et qui, comme leur enfant, m'aimerait...
Les murs de l'orphelinat
ont dans leur chair, des coups de canifs
une marque des jours passés
comme une emprunte, une envie d'exister
de ne pas se faire oublier
avec le temps... encore souffrir
de voir ses amis partir
en rester muet sur place
en paraître même de glace
et devant ce grand mur, faire face...
Fixer la porte d'entrée
fixer à l'aimanter
Qu'on sonne enfin pour moi
que s'ouvre enfin sur moi
la lumière d'une félicité!