Madame gres - la couture a l'oeuvre

Publié le 22 juillet 2011 par Rudy0609

Ce weekend clôturera la superbe exposition consacrée à Madame Grès, "La couture à l'Oeuvre" au musée Bourdelle.
Si vous n’avez pas encore eu l’occasion de vous y rendre, profitez de la météo automnale pour passer l’après-midi au musée Bourdelle et découvrir le travail de cette géniale couturière.
Le Musée Galleria (actuellement fermé pour travaux) mais aussi des collectionneurs privés et des créateurs contemporains, ont prêté près de 80 pièces, habilement mises en scène parmi les sculptures de la collection permanente, pour cet événement unique.
C’est la première rétrospective consacrée à l’œuvre d'Alix Grès, grande dame du drapé haute-couture : une exposition unique et féerique, avis aux amateurs.

Quelque peu oubliée du grand public, Alix Grès, de son vrai nom Germaine Krebs (1903-1993), s’était rêvée un avenir de sculpteur. « Je voulais être sculpteur. Pour moi, c’est la même chose de travailler le tissu ou la pierre ».


Elle n’aurait donc pu espérer endroit plus magique que le musée du sculpteur français pour accueillir le travail de toute une vie.
Les créations d'Alix Grès ont toujours été comparées à des œuvres d’art. Comme l’artiste avec la pierre, elle travaillait le tissu avec précision et minutie, pour un rendu graphique où l'on perçoit encore aujourd'hui la prouesse technique et stylistique, qui reste source d’inspiration des plus grands noms de la mode : Alaïa, Yamamoto, Rodarte, eu encore Elbaz.

Le parcours d'Alix Grès est étonnant. De simple modéliste au début des années 20, elle signe ses premières vraies collections sous le nom Maison "Alix" dès 1934, puis ouvre enfin sa propose maison sous le nom de Grès (nom d'artiste de son mari), maison qu’elle dirigera de 1942 à 1988.

Les silhouettes néo-classiques, minutieuses et modernes de Madame Grès ont, dès les années 30, conquis un public de connaisseurs,  indépendamment de toute tendance. Ses compositions donnaient aux modèles des allures de vestales grecques. Les robes asymétriques, drapées à l’antique comme moulées sur le corps, les robes en volume et fluidité, où la faille, le taffetas et le jersey étaient magnifiés, peuplaient ses collections. Elle expliquait d'ailleurs à l'époque : "Pour qu’une robe puisse survivre d’une époque à la suivante, il faut qu’elle soit empreinte d’une extrême pureté. C’est là le grand secret de la survie d’une création."


Très en avance sur son temps, Alix Grès avait clairement su donné un nouveau souffle à la couture française, tout en réussissant à faire subtilement évoluer son travail et son savoir-faire, sans jamais tomber dans l’éphémère.

Au sein du Musée Bourdelle, la scénographie théâtrale  d'Olivier Saillard, commissaire de l'exposition et directeur du musée Galliera, met en avant la beauté architecturale du lieu parallèlement à celles des créations de Madame Grès. Les plissés de la pierre se mêlent aux plissés du tissu. Les robes aux drapés complexes font figure de statues parmi les sculptures de pierre.

Madame Grès a su créer des silhouettes alliant féminité, pureté, complexité et fluidité, qui aujourd’hui plus que jamais, restent d'actualité. En privilégiant les formes simples, elle a érigé en principes esthétiques les solutions et méthodes de la coupe.

Madame Grès fut définitivement une pionnière stylistique.


Madame Grès – Jusqu’au 24 Juillet 2011

Musée Bourdelle
16 rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris
www.bourdelle.paris.fr

Pauline B. pour Bazarchic Mag.