Extrait de l’autoportrait de l’homme au repos (p10)
« Je suis l’homme le plus équilibré de la montagne, le plus calme, le plus concentré, et mon travail consiste à fabriquer du déséquilibre. Tous les grands descendeurs fabriquent du déséquilibre. Descendre plus vite, c’est d’abord descendre autrement; de façon à semer l’inquiétude et le doute. Faire peur. Skier de telle manière que les autres soient persuadés que vous ne tiendrez pas sur vos pattes, jusqu’à ce qu’une génération entière skie comme vous »
Explications de Paul Fournel
Les athlètes dans leur tête est un livre où les sportifs y parlent de choses simples : l’échec, le vieillissement, les limites de soi, le plaisir de l’effort, le bonheur d’un coup de vent, l’inacceptable puissance de l’autre. Ce qu’ils disent est singulier car les athlètes sont des gens singuliers ; dans un monde où personne ne veut être jugé ou pesé, ils demandent à être classés, battus, archibattus et ils demandent cela au nom d’une minute de gloire qui ne viendra le plus souvent jamais et qui, si elle vient, sera la plus terrible machine à fabriquer de l’angoisse que l’homme puisse imaginer.