Alzheimer : un nouveau test oculaire pour le diagnostic
A l’occasion d’une conférence internationale qui se tient à Paris depuis dimanche dernier jusqu’au 20 juillet, des milliers d’experts sont réunis pour faire le point sur la maladie d’Alzheimer et ses techniques d’évaluation. Cette maladie qui toucherait 800.000 Français, et qui constitue un des problèmes majeurs de santé publique pour les pays riches.
Dimanche, les chercheurs se sont penchés sur le diagnostic de cette affection. Actuellement, le dépistage de cette maladie est souvent effectué tardivement, quand les symptômes cliniques sont déjà évolués : troubles graves de la mémoire, désorientation et perte des apprentissages. Or, comme aucun traitement curatif n’est encore disponible à ce jour, le diagnostic précoce est nécessaire pour organiser la vie du patient et retarder le cours de l’affection par des petits moyens (stimulation mentale, …). Et selon les chercheurs, les traitements potentiels seront plus efficaces s’ils sont prescrits précocement, avant que l’activité cérébrale ne soit en dégénérescence trop profonde. Les experts ont donc procédé à une série de travaux afin d’identifier une stratégie simple de diagnostic précoce.
Examen de la rétine
A Paris, des chercheurs australiens ont ainsi mis en évidence qu’un examen de la rétine pourrait un élément important du diagnostic précoce de l’Alzheimer. Les vaisseaux de rétine de 110 personnes en bonne santé, de 13 autres malades d’Alzheimer et de 13 autres souffrant de MCI (troubles légers de la mémoire) ont été photographiés par un appareil. Suite à cela, les chercheurs ont pu démontrer que la vascularisation de la rétine des malades présentait des caractéristiques particulières.
Selon ces chercheurs, même si leurs travaux sont encore préliminaires, l’on peut déjà estimer qu’un simple test, tel l’examen de la rétine, pourrait déjà distinguer les personnes ayant vraiment besoin d’investigations approfondies des autres personnes. Et le professeur Françoise Forette (présidente de la Fondation nationale de gérontologie) de déclarer qu’une évaluation à long terme, sur une série de patients plus importants, sera encore nécessaire pour confirmer l’intérêt ou pas de cet examen.
Le diagnostic du moment
Notons que le diagnostic de la maladie d’Alzheimer est actuellement basé sur les signes cliniques et sur l’examen par scanner ou IRM.
Dès lors qu’un patient se plaint de troubles de la mémoire, un médecin procède à un interrogatoire pour définir s’il s’agit de troubles bénins, liés au stress, au manque de sommeil, à certains médicaments, ou de troubles normaux, liés à l’âge ou pas. L’importance de ces troubles est ensuite mesurée par des tests neuropsychiques. Le médecin peut dans certains cas recourir à des investigations complémentaires.
Selon le professeur Forette, le scanner ou l’IRM peut révéler, en cas d’Alzheimer, une atrophie de l’hippocampe ou du lobe temporal, une atrophie globale dans les formes évoluées, ou d’autres lésions, d’ordre vasculaire par exemple.
L’utilisation des biomarqueurs
Pour le diagnostic de l’Alzheimer, l’Institut national du vieillissement aux Etats-Unis a émis de nouvelles recommandations, en avril dernier. Les directives concernent les différentes étapes de la pathologie :
- Pour la première étape, dite « préclinique », aucun symptôme n’apparaît. On peut déjà, cependant, déceler, avec l’imagerie cérébrale (IRM, PET-scan), les premiers changements dans le cerveau, les anomalies biologiques dans le liquide céphalo-rachidien et els atteintes anatomiques.
- La seconde phase se manifeste par des pertes modérées de mémoires qui ne se répercutent pas sur l’indépendance.
Dans ces deux premières étapes, il n’est pas encore certain que la maladie évolue vers l’Alzheimer.
- La dernière phase est celle dont les troubles sont déjà décrites par la médecine : perte de mémoire, perte des apprentissages, confusion, désorientation temporospatiale, dépendance, etc.