Le nationalisme économique connaît des poussées de fièvre régulière dans la plupart des pays, sinon tous. Totalement inopérante sur le plan économique dans un environnement globalisé où les entreprises n’ont pas de frontières, il en est autrement de l’orgueil mal placé des politiques qui se font le relais outré d’opinions publiques devenues pupilles de sociétés… anonymes le plus souvent !
En Italie, pays chagriné par la crise et par un pouvoir politique aux allures de république bananière, le milieu des affaires tire à boulets nourris sur la France pour son activisme à racheter des fleurons industriels, des marques de prestige qui ne devraient pas quitter le giron transalpin.
Après LVMH et Bulgarie, Parmalat et Lactalis, voilà que le groupe Bolloré serait prêt à mettre la main sur Pininfarina. Trop c’est trop ! Des établissements bancaires locaux très antifrançais mènent une nouvelle fronde pour empêcher l’absorption de symbole de l’automobile turinoise qui, depuis 1930, a signé les plus beaux coupés et cabriolets du monde. Un symbole certes, mais mal en point à perdre de l’argent par tonneaux entiers. Et faut-il le préciser, qui est déjà le partenaire industriel du groupe Bolloré dans les automobiles électriques, dont la fameuse Bluecar, celle-la même qui va encombrer les rues de la capitale dans le projet Autolib’ du maire socialiste.
Si les Italiens se sentent orphelins, les Français gagnés par la déclinologie persistante devraient s’enorgueillir de cette expansion économique. Des prétendants à la présidence de la république qui brandissent le repli nationalisme comme étendard à leur médiocre programme, devraient ne pas l’oublier. La croissance ne se gagne pas en fermant la porte du magasin, mais en l’ouvrant pour laisser entrer les clients…