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Je pose à l’orée des nuées
Couvrant l’aube de leur linceul gris
Le fou désir de ne plus rien accepter
De ces tristes énumérations matinales
Où les morts se succèdent
Dans le bain de sang
Et les convulsions
D’un monde devenue la proie
Des sombres barbares
*
Ceux-là ne connaissent que leurs comptes
Se taisent sur les crimes perpétrés
Au nom d’indignes fortunes
Je les vois qui prennent mines contrites
Refusent de prendre parti
Dès lors qu’argent se trouve
Dans leur ligne de mire
*
Sombre temps que nulle pluie ne peut laver
De cette terrible souillure
.
Ils sacrifient tout ce qui vit
Sur l’autel de leurs monstrueux appétits
.
Ils absolvent les meurtres
Mènent l’humain à sa perte
Aveuglés et cyniques
Ne voient plus rien de la fin
Ne lésinent sur aucun moyen
D’accroître encore leur stupide fortune
*
Et moi
Thaumaturge des mots enflammés
Ne sait parfois plus rien dire
Qui puisse condamner ce temps
.
Manosque, 18 juin 2011
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