Petit compte rendu partial et subjectif de la Japan 1/2-Expo

Par Kaeru @Kaeru
Cette année j'avais décidé de ne pas aller à Japan Expo.
J'avais deux raisons : l'une purement financière et l'autre plus sérieuse et plus difficile à expliquer.
Depuis le tsunami qui a frappé le Japon le 11 mars et la catastrophe nucléaire de Fukushima, mon regard sur le Japon a évolué. Et si mon envie d'y retourner continue de s'épanouir chaque jour, je suis très inquiète. Quelque chose a changé, s'est brisé. En allant à Japan Expo j'avais peur d'être confrontée à une masse d'otakus à demi-hystérique, guidée par une soif consumériste joyeusement ignorante des difficultés dramatiques qui touchent le Japon dans sa chair et dans son âme.
Ma bonne résolution a volé en éclat quand des copains (merci Ben, merci Bruno) m'ont proposé des invitations. Et me voilà en possession de deux entrées... Résolument optimiste et curieuse, toute frilosité envolée - ou presque -  je saute sur l'occasion de découvrir de nouvelles choses. Me voilà donc partie le jeudi avec une liste assez flexible de stands à voir.
Des expo aux coeurs gros...
Je voulais impérativement voir l'exposition sur le Wabi-Sabi que j'avais ratée en juin. Je n'ai pas été déçu par la richesse et la qualité des oeuvres présentées, même si l'ambiance sonore se prêtait peu à la contemplation...
Il y avait aussi l'expo en hommage à Satoshi Kon. Là, j'avoue, la déception a frisé le dégout... Non seulement l'éclairage du lieu était peu propice à mettre les oeuvres en valeur, mais la population présente a achevé de me coller le blues.
J'ai été très affecté par la mort de ce réalisateur que j'avais eu la chance de rencontrer en interview pour la sortie de Tokyo Godfathers.
Les oeuvres réalisées sont vraiment poignantes et les voir là, au milieu de péquins de passage préoccupés seulement par trouver leurs goodies Bleach ou One Piece, et avec des gamines pré-pubères assises devant les panneaux et en train de pique-niquer... non.

Illustration de Ben Fiquet

Commissaire de l'exposition, Marc Aguesse, du site Catsuka, a pourtant effectué un travail remarquable. Les artistes français qui participent, proposent des illustrations en accord avec le monde particulier du maître. Beaucoup d'émotion et d'humour dans les oeuvres rassemblées là.  Je souhaite vraiment que cette exposition puisse un jour se tenir dans une galerie...
Au vu de l'effet sur mon moral de l'hommage à Satoshi Kon j'ai décidé d'éviter l'espace "Gambare Japan" qui était relégué dans un coin, au delà de l'espace dédié aux boutiques. La position choisie avait le mérite d'indiquer clairement la place réservée aux préoccupations solidaires et humanitaires... Je m'y attendais. Mais c'était quand même triste...
Une convention pas à 100 % mercantile
Pour me remettre des mes émotions, j'ai passé un moment dans la partie où était concentrée les stands plus culturels : la Maison de la culture du Japon, des écoles de langues, des boutiques de produits japonais souvent vendus à des tarifs proche du vol... Et enfin, le stand incontournable (merci à David de Ogijima), celui de Shikoku Muchujin.
Une carte-guide de l'île de Shikoku était distribuée gracieusement avec des infos pour effectuer le pélerinage des 88 temples. Les personnes présentes, notamment Mie Ozaki, étaient toutes très agréables et elles m'ont donné le courage de présenter mon blog à leur concours !
J'ai réalisée plus tard que les activités culturelles et d'autres stands se trouvaient planqués à l'autre bout de l'immense halle. Il y avait notamment un espace d'exposition géré par la galerie parisienne d'art contemporain Metanoïa.
J'ai vu "en vrai" les oeuvres de l'illustratrice Tomomi Murakami et surtout j'ai découvert le travail de Michiko Horie. Un choc esthétique !
J'ai adoré son boulot. En plus elle était présente et s'exprime dans un français impeccable. Dans la mouvance d'artiste comme Aya Takano, ses tableaux très féminins sont à la fois tendres et sensuels.

Michiko Horie, de l'émotion sur la toile


....A suivre !
Pour éviter un article trop long, la fin sera postée demain.
Copyright : Marianne Ciaudo