Trente-cinq des cinquante-quatre réacteurs que compte le pays sont toujours fermés en attendant de faire l’objet de stress-tests divisés en deux phases.
Ceux qui franchiront la première pourraient reprendre leurs activités. En attendant, le Japon est actuellement en proie à de fortes chaleurs, d’où une consommation accrue en électricité et des risques de black-out d’autant plus élevés que l’industrie nucléaire est loin de tourner à plein régime. Pour se prémunir contre les coupures, les autorités ont invité leurs concitoyens à surveiller de près leur consommation énergétique.
Tandis que l’est et le nord du Japon doivent déjà réduire leur consommation d’électricité de près de 15%, le gouvernement a étendu hier l’ensemble des mesures de restriction à l’ouest du pays. Tokyo a notamment demandé aux plus gros consommateurs, en particulier les usines de production, de diminuer leur consommation de 10%, emboîtant ainsi le pas à l’opérateur Kansai Electric Power. Et d’appeler à l’utilisation de ventilateurs moins énergivores que les climatisations, qui tournent d’habitude à plein régime en cette période estivale. Le Premier ministre Naoto Kan a toutefois appelé ses concitoyens à « économiser raisonnablement l’électricité de manière à ne pas souffrir de la chaleur ».
Satisfait des avancées enregistrées par TEPCO (Tokyo Electric Power COmpany) à la centrale de Fukushima 1, le chef du gouvernement a également dû apprécier le vote par la chambre basse du Parlement de la rallonge budgétaire de 2 000 milliards de yens (17 milliards d’euros) destinée à la reconstruction des contrées ravagées par le séisme et le tsunami du 11 mars dernier. La chambre haute devrait également approuver dès demain cette enveloppe, les voix de l’opposition (Parti libéral-démocrate et Nouveau Komeito) s’ajoutant à celle du Parti démocrate au pouvoir.
La sortie de crise s’avère néanmoins plus que difficile pour le gouvernement nippon. Après l’interdiction avant-hier de la vente de bœufs provenant de la préfecture de Fukushima, un nouveau lot de près de 850 bovins soupçonnés d’avoir été nourris de paille de riz radioactive a ainsi été recensé dans plusieurs préfecture du Japon. Désormais confronté à une véritable crise alimentaire, le pays aura certainement du mal à en sortir.