Un havre de grâce ...

Publié le 21 juillet 2011 par Asiemute

Le choix de mes itinéraires est bien plus souvent guidé par l'intuition que par les guides touristiques, mais aussi et surtout par les récits de mes auteurs de prédilection.

 

Ainsi, guidée par les écrits de Lafacadio Hearn, j'ai choisi Matsue comme première escale de mon septième voyage au Japon. Lafcadio Hearn, auteur entre autres de "Fantômes du Japon" et du "Japon inconnu", a vécu un peu moins de deux ans à Matsue, sur la côte Saïn qui borde la Mer du Japon, dans la province de Shimane.

Né en 1850 en Grèce, d'un chirurgien de la marine britanique et d'une Grecque ; abandonné très tôt par son père puis par sa mère, élevé au pays de Galles par une vieille tante, éborgné dès l'adolescence par un accident qui le coupa un peu plus des autres, Lafcadio Hearn est le déraciné type. Rejeté par sa famille, à seize ans, il sera livré à lui-meme et à la misère de bonne heure. Emigré aux Etats-Unis à vingt et un ans, il y connaît, malgré divers emplois dans le journalisme, une existence misérable.

En quête d'un idéal inaccessible, et cherchant désespérément à s'identifier à une culture, il croit y parvenir lors d'un séjour de sept années à la Nouvelle-Orléans, suivi d'une tentative d'établissement  à la Martinique. Le hasard d'un reportage au Japon lui fait décourvrir dans ce pays le havre de grâce qu'il n'espérait plus. Converti au bouddhisme, époux d'une Japonaise qui lui donna plusieurs enfants, il connut enfin un bref mais profond apaisement.

Matuse est vraiment une ville gracieuse ; surtout son quartier traditionnel où j'ai résidé. La partie urbaine de Matsue est aussi agréable. Située au bord d'un lac, elle a su garder le charme et le côté apaisant des villes de province. Bref, un endroit idéal pour se reposer d'un long et harassant voyage. Ma seule erreur en ces lieux a été de réserver une chambre traditionnelle : tatamis et futon ne sont pas très recommandés lorsque l'on a le dos endolori pour cause de position inconfortable prolongée en classe touriste. Heureusement, l'hôtel était pourvu de ces fameux bains japonais dont je rafole et dont les eaux thermales très très chaudes ont eu tout de même un effet bienfaisant sur mes vieux os ;)

à suivre, vous l'imaginez bien ...

Photos prises à Matsue en juin 2011
Bio de Lafcadio Hearn : extrait de la préface de Francis Lacassin - nouvelles "Fantômes du Japon"