Des faux avis de consommateurs à la pelle
Désormais, tous les sites commerciaux ou du moins une grande majorité proposent une évaluation de leur services par les consommateurs. N'hésitant pas à duper le potentiel client, beaucoup de ses avis sont en fait des faux, rédigés sous l'aval de l'entreprise en question.
Selon une enquête des Inrocks, beaucoup de ces faux avis sont proposés par des professionnels de la communication et de la réputation numérique. Du site de voyage, à la vente de chaussures en passant par les associations de services à domicile, tout secteur est susceptible de recourir à cet "outil" dès lors qu'il jouit d'une visibilité sur Internet, qu'il s'agisse d'un site officiel, d'un blog ou encore d'un forum.
Se faisant passer pour une boite privée proposant des réservation d'hôtels, les journalistes ont ainsi consulté plusieurs agences de communications, pour le compte de leurs partenaires fictifs. Selon l'enquête, la moitié des agences contactées en France et à l'étranger (à Madagascar par exemple) auraient accepté de recourir à ce moyen.
Des techniques dignes d'un film policier
Si le tarif de ce type de prestation est assez élevé, les techniques employées paraisse assez folles. Pour ne pas se faire "repérer" et identifier, certaines agences n'hésitent pas à "détacher l'un de [leurs] salariés dans un cyber café une heure par jour" pour rédiger de faux avis, tandis que d'autre utilisent des clés 3G modifiant "l'identité numérique du faux consommateur [...] à chaque connexion-déconnexion au site visé".
37 500 euros d'amendes et deux ans de prison
Illégales, ces pratiques sont de plus en plus surveillées par les services des fraudes. En janvier dernier, le secrétaire chargé du commerce et de la consommation Frédéric Lefevbre, annonçait son plan d'action contre ces dérives.
Dans les faits, il a demandé au centre de surveillance du commerce électronique (CSCE) dépendant de la DGCCRF de conduire une enquête sur ces faux avis ainsi que sur les agences proposant ces services. Dans ce cadre, une norme française sur les avis en ligne sera mis en place prochainement par les services compétents, en lien avec des experts du web et l'association française de normalisation (AFNOR).
Considéré en droit comme une pratique commerciale trompeuse, le recours à ces faux avis est puni 'd'un emprisonnement de deux ans et d'une amende de 37 500 euros au plus, cette amende est quintuplée lorsqu'il s'agit de personnes morales telles que des sociétés'" rappelle Maître Bem, avocat spécialiste des nouvelles technologies.