Un silence
Je n’avais pas conscience en mon âme amoureuse
Qu’un silence puisse être mortel comme une épée.
Que l’absence de parole à ce point douloureuse
Distille le poison comme une mélopée.
Chaque jour qui s’enfuit est comme un bistouri
Qui pénètre en mes chaires en extirper l’espoir
Fouailler chaque nerf, effacer l’Egérie
Que l’âme sans souvenir ne puisse plus la voir.
Le silence installé fracasse mes tympans,
L’amour en incendie brûle l’incombustible
Rêver de la revoir un jour, un court instant
Entendre pour un moment sa voix imprévisible.
Chaque jour les bras tombent, le combat est fini
Le vent de la folie n’attise plus les braises
L’oubli veut s’installer dans l’âme à l’agonie
Comme un chant apaisantla ballade Irlandaise
Veut combler le silence, effacer la souffrance.
Poignard a double lames ses yeux en ma mémoire
Souligne le silence, en accentue l’outrance
Les souvenirs en masse s’échappent de l’armoire.
Les blessures du silence ne se guérissent pas
Elles détruisent tout, lentement pas à pas.