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L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford

Publié le 11 février 2008 par Hani7684

La fin de la guerre de Sécession en 1865 marque une transition dans l’histoire des Etats-Unis. Les colts disparaissent des ceintures et avec eux le mythe fondateur de l’aventurier mal rasé. Dans cette amérique qui se «civilise», Jesse James apparaît comme un vestige du passé, un anachronisme qui n’a plus sa place dans une société en mutation.
Un film inclassable…Sorte de mutant cinématographique moitié western moitié fable philosophique. Entre Ingmar Ford et John Bergman.
Andrew Dominik c’est un peu l’anti Jacques Séguela. Le refus inconditionnel de la publicité mensongère. Son film ne s’appelle donc pas «Ensemble tout devient possible» mais bien «L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford». Et l’asssassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford c’est exactement le propos du film.

La réalisation est sublime et d’un très haut niveau technique. La prise de vue très photographique explore les possibilités offertes par le jeu sur la profondeur de champ. En la réduisant, le réalisateur donne l’impression que les protagonistes évoluent dans un huis clos alors même qu’ils chevauchent dans des décors grandioses qui s’étendent à perte de vue.

En associant ces images à la musique lancinante de Nick Cave, Andrew Dominik signe là une pépite d’une incroyable pureté mélancolique, en accord avec le tragique de "son" époque, c'est à dire la nôtre..post-moderne. où l'absence de valeurs, le nihilisme et le mensonge généralisé sont propices à l'émergence de cette classe d'individu lâches, mais qui à force de mimétismes et de spéculation en viennent à croire le contraire, et à commettre toutes sortes d'infamies au nom de ce même mensonge.


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