Le boulet qui sommeillait en moi s’est réveillé. Quand on a un frigo antédiluvien qui n’a pas de fonction dégivrage automatique ni même mécanique, que fait-on ? On le débranche. Mais quand on croit* que la prise n’est pas accessible… On commence par tourner la bouton de la température. De 0 à 7. Mais est-ce la température ou la puissance du frigo ? Qu’à cela ne tienne, on essaie les deux. Jusqu’à ce que le beurre et ses radis ramollissent. Le bloc de glace ayant depuis Mathusalem mangé les deux bacs à glaçons et même le sachet de petits pois que j’avais laissés à la bête vorace, il fallait attaquer de front. Laisser la porte du frigo ouverte pendant une nuit puis une journée devait suffire. Eh bien non. Un sèche-cheveux ? J’étais prêt à en acheter un pas cher. C’est vous dire la bêtise qui me guettait dangereusement. Car je n’ai pas assez de cheveux pour avoir besoin de la chose. J’ai donc pris mon courage à deux mains et suis allé demander à ma gentille concierge (lien) de me prêter le sien (de sèche-cheveux, pas de courage, banane). Le bloc de glace fondait béatement sous la chaleur du sèche-cheveux calé dans le compartiment à œufs lorsque j’ai été foudroyé d’impatience. J’ai alors attaqué l’ennemi à coups de couteau. Schlak schlak schlak plof plof schlak schlak plof plic plic. Et puis soudain pshiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii. Euh, ça sent bizarre, me dis-je en mettant le nez sur l’originie du pshiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii. Oh bé merdalor, j’ai cassé le frigo. Le gaz s’échappant ne sentant pas la rose, je ferme la porte et déclare forfait.
La suite est tout aussi passionnante mais comme je suis grand seigneur, je vous l’épargne.
* En fait, tirant sur le frigo, le contorsionnant afin de le tirer de son pré carré, je m’aperçois qu’effectivement, il n’est branché sur aucune prise. Et là je remercie le vendeur du BHV (lien) de m’avoir appris à différencier les fils électriques pour les enlever du domino dans lequel ils sont tenus prisonniers.