C'est une question maintes fois traitée et parfois controversée au point qu'aux Etats-Unis, en 2009, les CDC avaient failli inclure la circoncision de tous les nouveau-nés dans leurs nouvelles recommandations de lutte contre le VIH. Cette étude de l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS) issue d'un programme de circoncision masculine mis en place en Afrique du Sud, confirme, 3 ans après sa mise en route, une réduction importante de la prévalence et de l'incidence du VIH chez les hommes circoncis. Ses conclusions viennent d'être présentées, le 20 juillet, à la conférence IAS-2011, à Rome, confirmant que, sous réserve d'acceptation de la pratique par les populations concernées, circoncir peut prévenir dans des communautés fortement infectées.
Au contraire, cette recherche, coordonnée par Bertran Auvert (Inserm U1018/Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines) etfinancée par l'ANRS rappelle que l'effet protecteur de la circoncision de l'homme adulte sur l'acquisition du VIH a été démontré dans 3 essais randomisés princeps menés en Afrique du Sud (étude ANRS 1265, publiée en 2005), au Kenya (2007) et en Ouganda (2007).
L'OMS et l'ONUSIDA ont recommandé en 2007 la circoncision de l'adulte comme stratégie de prévention additionnelle contre le VIH dans les communautés à forte prévalence du VIH et à faible prévalence de la circoncision.
Cette nouvelle étude de l'ANRS menée sur une population de 110.000 adultes, conduite entre 2007 et 2010 a démontré, sur plus de 20.000 circoncisions effectuées et chez les hommes circoncis, une réduction de la prévalence du VIH de 55% et de l'incidence de 76%. Si aucun homme n'avait été circoncis dans cette communauté pendant cette période, disent les chercheurs, la prévalence du VIH aurait été de 25% plus élevée qu'elle ne l'est maintenant et l'incidence du VIH aurait été de 58% plus élevée. La réduction, à grande échelle, du nombre de nouveaux cas de VIH et du taux de personnes infectées n'avait encore jamais été démontrée. D'autres essais proposant la circoncision médicalisée des hommes adultes à large échelle sont en cours dans des pays d'Afrique subsaharienne.
Le professeur Bertran Auvert, l'auteur principal, déclare "Cette étude démontre que la circoncision permet de réduire l'épidémie de l'infection à VIH dans les communautés fortement infectées; c'est un espoir dans notre lutte contre cette infection. Réduire le nombre de nouvelles infections va réduire les décès dus au SIDA mais aussi les besoins en traitements antirétroviraux. Cette étude montre enfin que la généralisation de la circoncision devrait être une priorité de santé publique en Afrique australe et de l'Est et qu'un engagement politique fort est nécessaire".
Des résultats obtenus encourageants pour la poursuite des programmes de généralisation de la circoncision masculine médicalisée menés en Afrique Australe et de l'Est, sous réserve que cette pratique soit acceptée des populations.
Source: International AIDS Society (Abstract numéro WELBC02 “Effect of the roll-out of male circumcision in Orange Farm (South Africa) on the spread of HIV (ANRS-12126)”) (visuels Unitaid)
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