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François Hollande a évacué temporairement l'affaire DSK dont l'onde de choc va impacter durablement la présidentielle 2012 imposant une transparence nouvelle sur l'examen des tempéraments et des modes de vie des candidats.
Avec l'affaire DSK, l'opinion publique a beaucoup évolué. Elle ne lit plus l'avenir dans les programmes mais dans les tempéraments des candidats. Le statut du programme est donc totalement modifié.
Trois évolutions majeures avaient déjà marqué l'opinion publique ces dernières années.
Tout d'abord, l'émergence d'un besoin de pragmatisme. Il aura fallu deux décennies pour que les Français acceptent de voir la France telle qu'elle est, en crise, avec ses faiblesses et ses atouts, ses difficultés et ses richesses.
Dans un premier temps, ce pragmatisme s'est traduit en négatif par le refus des idéologies de toute nature et de tout bord. Les partis politiques et, d'une manière générale les institutions, ont fait les frais de cette désaffectation.
Deuxième évolution, la disparition des " nouveaux gourous ". L'opinion publique n'a plus de directeurs de consciences, véritables maîtres à penser susceptibles d'incarner les valeurs fortes de la société à un moment donné. Chacun se fait son idée et assume cette " solitude de choix " devenue une forme de reconnaissance de maturité et de liberté.
Troisième évolution de fond, l'émergence d'une " France modérée ". Une France qui n'escompte pas de miracle mais souhaite une gestion efficace, qui se défie du socialisme mais n'entend pas renoncer à sa protection sociale, qui espère toujours mais ne rêve plus.
L'affaire DSK introduit une dose nouvelle de prudence face aux "images officielles". Quand l'opinion découvre les affaires de sexe et l'ampleur des richesses de ce responsable socialiste, le réveil est difficile et une seule question se pose : pourquoi cette vérité que maintenant ?
Et si cette vérité avait éclaté après son élection ?
Dans ce climat, la campagne 2012 sera d'abord une campagne de méfiance. Elle risque même de provoquer un réflexe inhabituel de sécurité en faveur du Président sortant "coupable" de beaucoup de maux mais pas d'une ampleur couparable à ceux de l'ex-candidat PS. Pour faire disparaître ce réflexe de protection, il faudra beaucoup de transparence, encore davantage que d'ordinaire.
François Hollande et les autres candidats risquent de devoir passer un examen très approfondi devant l'opinion désormais très méfiante.