Far Cry ou le jeu lourdingue par excellence. Nul besoin de s’enliser dans la litote : en dépit de toutes ses immenses qualités, ce titre présente comme principal – et peut-être même unique – défaut de ne pas permettre au joueur de sauvegarder sa partie quand il le souhaite ; car cet apanage des jeux console augmente considérablement la difficulté d’une partie pourtant déjà peu encline, ici, à accueillir les joueurs débutants dans le genre de ces FPS dits réalistes, ceux-là même qui ne se caractérisent pas par leur facilité pour commencer : sous bien des aspects, d’ailleurs, ce titre appartient presque à la sous-branche tactique du genre – ce qui ne se veut en aucun cas un jugement de valeur…
Au moins, Far Cry présente comme avantage qu’on peut varier les plaisirs compte tenu de la vastitude des terrains et de la diversité de chemins qu’ils proposent, sans compter les différents types de véhicules à disposition, mais ça n’en reste pas moins frustrant d’échouer toujours au même point – surtout quand on a opté pour un chemin particulièrement détourné et long pour éviter un autre écueil sur lequel on s’est déjà cassé les dents dix fois. Sans compter qu’une bonne partie du jeu se situe tout de même dans des environnements artificiels où l’ensemble des chemins qu’on peut suivre se réduit à un seul : en d’autres termes, on n’a pas d’autres choix que d’aller au casse-pipe en espérant que les dieux du hasard et des algorithmes seront avec nous.
Si Far Cry fourmille de bonnes idées de mécaniques de jeu, en plus de proposer un environnement tout aussi rarement vu que très bien restitué, tant sur le plan technique que sur le plan artistique, sans compter qu’il s’agit d’une parfaite transposition du genre des films d’action dans le domaine du jeu vidéo, bref s’il s’agit d’un titre au potentiel certain, une erreur de design particulièrement malheureuse le rend hélas invivable. Il reste néanmoins une expérience de jeu assez unique en son genre, qui mérite le détour pour s’en faire sa propre idée et qui malgré tout donne presque envie de se pencher sur le second volet de la série pour voir si les développeurs de celui-ci ont oui ou non appris des erreurs de Crytek.
Adaptation :
Au cinéma, sous le même titre, par le tristement célèbre Uwe Boll, et sortie en 2008 : comme la plupart des autres réalisations du personnage, elle se fit huer par la critique.
Séquelles :
Comme évoqué plus haut, Far Cry a engendré une franchise à succès : outre un portage sur Xbox en 2005, sous le titre de Far Cry Instincts, qui connut lui aussi un portage sous Xbox 360 appelé Far Cry Instincts: Predators, sa suite Far Cry 2 fut toute entière développée par Ubisoft Montréal et sortit en 2008 ; l’action se déroule cette fois en Afrique. Un troisième opus, intitulé Far Cry 3 a été annoncé lors de l’E3 2011.
Notes :
Si cette chronique ne vous a pas trop dégouté de tenter le coup, je ne peux que vous conseiller d’installer le patch officiel qui mettra à jour votre installation de Far Cry en version 1.2 : celle-ci, dit-on, permet les sauvegardes rapides à volonté – j’apprends son existence au moment où j’écris ces lignes, en me demandant un peu où on va s’il faut se taper des heures de recherche avant de pouvoir jouer normalement…
Far Cry
Crytek, 2004
Windows, env. 6 €