Les prêteurs institutionnels, les banques se régalent, jamais ils n'ont réalisé d'aussi bonnes affaires, les intérêts des emprunts institutionnels, dépassent la recette annuelles de nos impôts sur le revenu. Les mouvements boursiers assurant, par ailleurs, de substantiels profits de court terme y compris au sein des grands groupes (par ex. Total et Suez comme GRDF ont leurs propres salles des marchés d’où ils tirent de meilleurs profits que sur le cœur de métier)
Aujourd’hui, opportunément, l'Assemblée nationale et le Sénat, sur proposition de N. Sarkozy approuvent un projet de loi constitutionnelle qui doit empêcher un gouvernement de laisser filer les déficits, qui ont explosé avec la crise.
Dans une posture électorale Borloo manifeste un intérêt nouveau à ce sujet et provoque le chef de l’Etat à « convoquer le congrès » pour en débattre.
Enfin, de son côté les candidats de la gauche semblent se diriger vers une appréciation plus rigoureuse du sujet. Seule Mme AUBRY semble faire preuve d’une légère dérogation au tronc commun du PS tout en oubliant qu’il y a juste un an elle souhaitait que l’ensemble des bas revenus perçoivent un chèque de 500€ pour satisfaire les envies de consommation des ménages…
Mais ces postures communes aux partis en capacité de gouverner ne semblent pas trouver un grand écho dans nos régions (je ne parle pas des démagos prêts à tout du type Marine LE PEN). A quelques exceptions près nos politiques locales continuent de fonctionner comme par le passé avec de faibles ressources mais d’impérieux besoins d’emprunts.
Le plus étonnant est de voir combien nos élus peuvent être surpris face aux organismes financiers (type Caisse des Dépôts) qui renâclent à la mise en place de nouveaux emprunts aujourd’hui jugés «incertains». Il faut dire que jusqu’à présent ces prêts s’appuyaient sur les ressources potentielles des administrés (appelons cela des capacités d’impôts latents). Quelque part, les futurs revenus des ménages et des entreprises, garantissaient le remboursement potentiel de la dette.
Hélas, ce n’est plus le cas. Les seuils d’impositions laissent peu de place à de nouvelles contributions ; le fruit est sec. Après avoir pressé le jus, après avoir mangé la pulpe et il ne reste plus grand-chose….sauf les pépins. Les ménages et les PME s’appauvrissent au fil des années sans réelles perspectives d’amélioration des revenus et il devient délicat d'assoir les dettes sur des futurs pauvres.
Nous vivons deux exemples concrets de l’impéritie de nos trésoriers locaux. Prenez le tramway ligne G ; le PS regrette l’arrêt des travaux imposé par un tribunal administratif sensible à l’absence de justification du bien fondé de cette ligne. La droite, représentée par JL Moudenc, argumente sur un tracé plus opportun. Hélas, aucun des deux acteurs n’envisage de présenter un projet à l’équilibre financier considérant certainement la constitution d’une dette nouvelle chez TISSEO (qui n’a pas besoin de cela) comme un mal nécessaire ; l’argument financier n’étant qu’un accessoire lointain à la prise de décision.
Plus illustratif encore, observons le projet de rénovation du Stade de Toulouse ; cette opération est dictée par l’impérieuse nécessité d’avoir un outil régional capable de recevoir des matchs de dimensions européennes et, complémentairement, de permettre la réalisation de concerts et autres manifestations d’importance.
Le budget d’un relookage et d’une mise aux normes est établi et s’élève à 17M€. Il ne s’agit que d’un plâtre sur une jambe de bois ; nos voisins bordelais, pour le même montant font construire un stade novateur de 45 000 places. Comment est-ce possible ? En cherchant face à la dépense d’apprécier et d’objectiver le retour sur investissement et en acceptant de partager les risques (et les retombées financières potentielles) avec des entreprises privés dont c’est la vocation.
Le nouveau stade de Bordeaux par villedebordeaux L’association du Privé avec le Public est rendu possible depuis peu de temps ; quelques élus, avec opportunité, ont compris tout le bénéfice qu’ils pouvaient tirer de ces nouvelles lois. Le partenariat offre des capacités financières supérieures car elle impose aux deux principaux acteurs une entente parfaite sur les moyens et surtout sur l'équilibre économique et financier à long terme de l’investissement. Mais ici, au pays du Cassoulet l’on continu à préférer faire supporter les dettes incertaines par la population qui, comme la Cigale, par insouciance, laisse nos représentants vaquer à leurs décisions douteuses. Espèrons seulement que les établissements financiers et les tribunaux, appelés en renfort par des électeurs vigilants, sauront freiner ces ardeurs dépensières.