Marchlands

Publié le 21 juillet 2011 par Lulla

5 épisodes // 6 98o ooo tlsp. en moyenne 


What About ?

Des années 60 à nos jours, trois familles se succèdent dans une même maison. Ces trois générations sont reliées par l'esprit d'une jeune fille mystérieusement disparue dans les sixties...

Who's Who ?

Créée par Stephen Greenhorn (Doctor Who) et David Schulner (The Oaks). Avec Alex Kingston (Urgences, Doctor Who), Shelley Conn (Terra Nova, Mistresses), Dean Andrews (Life On Mars, Ashes To Ashes), Jodie Whittaker, Ellliot Cowan (Lost In Austen)... 

So What ?

Vous le savez peut-être, la pérode télé qui m'excite le plus chaque année est celle se déroulant entre Janvier et Mai lorsque les chaînes américaines développent et choisissent leurs nouvelles séries, et les acteurs qui vont avec (d'où la création du Coming Next). C'est toujours, lors des upfronts, un déchirement de voir certains projets s'arrêter net alors que je fondais beaucoup d'espoir en eux. Ce fut le cas de The Oaks en 2008, rejeté par la FOX, qui ne possédait pas un casting particulièrement alléchant, c'est vrai (y figurait quand même Matthew Morrison, Jeremy Renner, Matt Lanter ou encore Shannon Lucio) mais dont l'idée, surprenante, me séduisait beaucoup sur le papier. Il s'agissait de l'histoire de trois familles vivant à trois époques différentes dans une même demeure... hantée. Si l'histoire de Marchlands est similaire, ce n'est pas un plagiat ni un hasard. L'explication est plus simple que ça : la série anglaise est basée sur ce fameux pilote américain jamais diffusé. C'est une vraie curiosité en soi, une première même peut-être. Mais si The Oaks avait survécu, elle n'aurait certainement pas pris le même chemin que Marchlands. A savoir celui de l'ennui et du grand vide. 

Dire que Marchlands m'a déçu serait un euphémisme. Le premier épisode m'avait accroché car, malgré sa lenteur, il ouvrait pas mal de portes qui semblaient intéressantes et qui promettaient une mini-série en cinq épisodes pleine de charme et de suspense. Puis le second épisode est arrivé, et il ressemblait beaucoup au premier et ainsi de suite jusqu'au dernier qui, lui, n'était pas une copie conforme des précédents puisqu'il offrait une conclusion, simple et décevante, à cette histoire finalement très creuse. Dans un premier temps, passer d'une famille et d'une époque à l'autre est un jeu auquel on se prête volontiers, d'autant qu'elles ont toutes de quoi nous accrocher avec des ambiances opposées mais pas clichées. Mon intérêt s'est assez rapidement porté sur les Maynard car menés par une Alex Kingston toujours impeccable et un Dean Andrews que je ne connaissais pas mais qui a clairement un "truc". Puis, voyant que leur intrigue n'avançait que très péniblement, j'ai reporté mon attention sur Mark et Nisha, le jeune couple qui vient tout juste de s'installer. Puisque Shelley Conn va devenir l'une des stars de l'événement Terra Nova, c'était l'occasion de tâter le terrain si je puis dire. Verdict : elle n'est pas mauvaise mais elle n'a rien de spécial. J'ai donc finalement dû me résoudre à m'intéresser aux Bowen mais l'ambiance lourde et déprimante m'a vite coupé l'envie d'approfondir avec eux. La mort d'un enfant, le drame qui les touche, est un sujet extrêmement difficile à traiter et les scénaristes de la série n'ont visiblement pas jugé pertinent d'en explorer la profondeur. Ils se contentent de montrer une mère brisée, brimée, qui doit composer avec l'austérité de sa belle-famille. Ca tient sur un ou deux épisodes, puis, comme avec tous les autres personnages, faute d'évolution, on s'ennuie profondément en attendant un rebondissement qui n'arrive jamais. Même les éléments qui auraient pu être surprenants sont gâchés par la manière dont ils sont amenés.  

Marchlands possède évidemment un aspect fantastique puisque la vraie héroine de l'histoire est cette enfant morte, Alice Bowen, qui hante toujours la maison des décennies plus tard. Elle s'amuse donc à faire peur aux habitants, sans que l'on sache vraiment pourquoi. Elle se lie d'amitié imaginaire avec une enfant, que ses parents prennent pour une folle pendant quatre épisodes. C'est agaçant, c'est long, c'est sans intérêt. La gamine facétieuse fait la même chose avec le jeune couple, ce qui signifie, en gros, faire craquer les marches de l'escalier en bois et ouvrir le robinet d'eau. Passionnant. A aucun moment un frisson ne peut nous envahir puisque la mise en scène est bien trop policée pour ça. A aucun moment, passé les deux premiers épisodes, on ne se pose vraiment des questions sur les circonstances mystèrieuses de la mort de l'enfant. Non, ce que les auteurs veulent apparemment raconter, c'est simplement des situations familiales ancrées dans des contextes temporels et sociaux différents, le reste n'est qu'apparat. Ils sont donc passés à coté de leur sujet et à coté des attentes du public, en tous cas des miennes. Et je ne demandais pourtant pas grand chose... Ma frustration de n'avoir jamais pu voir le pilote de The Oaks reste donc intacte et c'est sans doute mieux comme ça.