Stop ! J’arrête ma lecture ! Je ne veux pas finir ce livre!
Je suis à la page 484, au début du chapitre 33 et la parole repasse de nouveau à Miss Skeeter, la seule rédactrice blanche du livre «Les Bonnes» qui vient de sortir en librairie.
Minny, vient enfin d’entendre le cri de Miss Hilly!
Tout va dépendre désormais de la réaction de cette dernière, la pire patronne blanche de la pire des villes ségrégationnistes des Etats-Unis, à cette époque. Nous sommes en 1964, quelques mois après l’assassinat de Kennedy au Texas, et quatre ans avant celui du Pasteur Martin Luther King, à Memphis, Tennessee. C’est l’année où il va devenir Prix Nobel pour sa lutte non violente contre la ségrégation raciale et pour la paix.
Je ne peux pas continuer! Stop! J’ai trop d’émotion. C’est pour moi la note bleue, celle du moment intense où j’arrive presque au dénouement de l’histoire et où je vais devoir quitter mes amies, Aibileen, Minny, les magnifiques bonnes noires de Jackson, Mississipi, ancienne Guyane française, où des troubles ont eu lieu pendant le mouvement des droits civiques dans les années 1960, la ville du Black Boy de Richard Wright.
Minny, c’est la violente, la rebelle, celle qui ne peut pas se taire et qui se fait renvoyer de partout mais c’est aussi la meilleure des cuisinières et c’est la femme battue chez elle par son ivrogne de mari, sauf quand elle est enceinte, alors elle a plein de bébés. Cette fois elle travaille en cachette chez Celia, une femme trop sexy qui vient d’ailleurs et qui est méprisée par toute la communauté blanche féminine de la ville. Elle a sans le savoir « piqué le fiancé » de Miss Hilly, la toute puissante, la méchante, celle qui fait la loi au sein de la ligue féminine de la bonne société blanche celle qui …
Non, non, je ne vais pas me mettre à tout raconter. Je n’en finirais pas et mes copines de cette lecture commune grâce à laquelle j’ai découvert ce livre vont le faire mieux que moi!
Je veux parler de Val et de Manu, de Miss Alfie, et de George. (liens à venir quand les billets paraîtront)
Bon je retourne lire la fin: Miss Hilly, en lisant le roman, a deviné qu’il s’agit d’elle et des autres patronnes blanches de Jackson dont certaines de leurs bonnes dénoncent le comportement mais comment va-t-elle réagir quand elle va enfin découvrir la dernière révélation explosive de la sienne, cette Minny qu’elle a renvoyée en l’accusant de vol ?
C’est pour ces moments-là que j’aime tant la lecture, plus que le théâtre, plus que le cinéma, plus que tout autre divertissement et je bénis chaque fois les auteurs qui me procurent de tels moments de joie pure et intense, comme cette Kathryn Stockett que je ne connais pas du tout mais sur laquelle je vais maintenant me renseigner.
J’ai adoré en janvier le dernier roman de John Irving, mon auteur fétiche.
J’adore en juillet Kathryn Stockett qui j’espère écrira d’autres romans aussi beaux que celui-ci!
C'est une grande année et la lectrice en moi se sent privilégiée !
Edit, 9H. Qu'est-ce que j'apprends? Spielberg serait en train de tourner un film à partir de ce roman?
Rencontre avec l’auteur de ce roman, vendu à plus de 2 millions d’exemplaires aux Etats-Unis et dont l’adaptation cinématographique (droits acquis par Spielberg) sort au mois d’août outre-Atlantique. (Carnets du monde 03/07/2011)
La couleur des sentiments de Kathryn Stockett. (Éditions Jacqueline Chambon, 2010, 526 pages) Traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Girard. Titre original: The Help