Le boeuf émet deux fois plus de dioxyde de carbone (CO2) que le porc, quatre fois plus que le poulet et treize fois plus que les protéines végétales comme les haricots. Il est toutefois devancé par l’agneau, qui prend la première place du classement de l’EWG des aliments les plus « polluants »
On l’a évoqué à plusieurs reprises, la viande est néfaste pour l’environnement, contribuant entre autres activement à la déforestation. Les ruminants rejettent par ailleurs d’importantes quantités de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère durant la digestion. Des faits éprouvés qui n’ont cependant pas empêché la consommation mondiale de viande d’exploser au cours des quatre dernières décennies…
La production a ainsi triplé entre 1971 et 2010 et les experts estiment qu’elle devrait encore doubler d’ici 2050 pour atteindre plus de 544 milliards de kilos par an (!)
L’Environmental Working Group (EWG) a quant à lui calculé l’impact de la consommation de viande et d’autres aliments faisant partie intégrante de notre quotidien sur les émissions mondiales de CO2. Il a pour ce faire jaugé la quantité de CO2 émise lors de chaque étape de leur “vie”, de la production jusqu’à la fin de parcours dans la poubelle.
D’après ses calculs, l’agneau devancerait le bœuf. Alors que ces deux animaux présentent les mêmes caractéristiques – il s’agit de deux ruminants qui se nourrissent de quantités de nourriture sensiblement identiques –, l’agneau émet 50% de plus d’équivalent CO2 pour chaque kilogramme mangé uniquement parce qu’il produit moins de viande comestible que le bœuf.
Produire, manger et jeter moins de viande permettrait une baisse notable des rejets carbone
Le fromage produit à partir de lait de vache, qui génère autant de rejets carbone durant sa production que la viande de bœuf, complète le podium. Les auteurs soulignent toutefois que la consommation de fromages moins denses est déjà un peu plus eco-friendly dans la mesure où ils requièrent moins de lait.
Viennent ensuite le porc et le saumon d’élevage, lequel « pollue » plus que son homologue sauvage puisqu’il nécessite une alimentation apportée par l’homme (pêchée, cultivée ou encore pire transformée, par exemple en farine animale). L’EWG a en effet pris en compte les besoins alimentaires de tous ces animaux, ceux-ci faisant partie des « agents de pollution » lors de leur production et supposant le plus souvent des substances nocives comme les pesticides et les fertilisants. Sans parler de l’eau, généralement utilisée en quantités astronomiques.
Contrairement aux viandes précitées, les végétaux émettent quant à eux plus de CO2 après leur production (malgré la possible utilisation de produits chimiques), que ce soit durant leur transformation, le transport, la cuisson ou en fin de vie. Il apparaît en outre qu’une partie considérable de cette pollution pourrait facilement être évitée dans la mesure où un cinquième des émissions proviennent des déchets dits « inutiles », c’est-à-dire de la nourriture comestible et non des rebuts « inévitables » comme les os et la graisse de cuisson. En ce qui concerne le saumon d’élevage, les éleveurs et les consommateurs seraient conjointement responsables d’une perte de 44% de la production.
Aussi y’a-t-il urgence à œuvrer à une meilleure gestion de notre alimentation. Manger, jeter et produire moins de viande pourrait ainsi permettre une réduction substantielle des rejets carbone. Si l’ensemble de la population américaine se convertissait au végétarisme, il en résulterait une diminution de 4,5% des émissions de CO2 nationales, soit l’équivalent de 46 millions de voitures en moins sur les routes (!) Quels que soient les goûts de chacun, le fait est que l’abus de viande n’est pas que néfaste pour notre planète. Il l’est aussi pour notre santé.
Crédits photos : flickr – A Roger Davies / Maggie Hoffman
L’agneau à la première place du podium des aliments les plus polluants | zegreenweb.