Au Canada aussi, la classe moyenne subit les effets de la crise économique. Confrontée à une hausse de 10% de l’immobilier ou bien encore agacée par l'augmentation des drots d’inscription à l’université, le classe moyenne canadienne donne des signes d’énervement.
Dans son "blogue" (selon l'orthographe en vigueur au Québec) - Le Chialeux de salon - un confrère compare la situation canadienne à la situation européenne : « Pour ma part, je constate comme un peu tout le monde, que la classe moyenne québécoise s’est globalement appauvrie. Si la richesse relative est la même, et encore là j’en doute, les ménages doivent avoir deux adultes au travail pour espérer se payer une maison en banlieue. Cela dit, à voir le nombre de banlieusard avec deux voitures et une piscine dans la cours, je me dis que l’on quand même beaucoup plus à l’aise que la classe moyenne européenne… ».
Pour étayer ses propos, il se réfère notamment à une passionnante série de cinq reportages programmés sur Radio Canada qui donne un aperçu des classes moyennes en Amérique du Nord mais aussi en Inde. La diffusion de ce document sonore donne lieu à des échanges de mails assez toniques comme par exemple : « Si tu as encore le moyen de rouler en 4X4 avec l'essence à 1.439$/ le litre ne viens pas te plaindre » écrit un auditeur.
Face à de nombreuses moqueries sur leur mode de vie, Lise Ravary, journaliste au magazine Châtelaine livre un sympathique plaidoyer : « Moi, je suis en amour avec la classe moyenne. Sans elle, il n’y a pas de pays. Pas de villes et pas de campagnes. Pas de culture. Pas de travail, pas de services. Aux dernières nouvelles, les gens qui achètent des autos font travailler des gens dans des usines. Les familles qui achètent des bungalows en banlieue font travailler les gens de la construction. La classe moyenne, c’est le plus grand réseau d’entraide planétaire. C’est elle qui paie la majorité des impôts, c’est elle qui élit les gouvernements. Or, la classe moyenne en a ras le pompon d’être ignorée. Ou, pire, méprisée par les élites. »