Les invités du moment des Etés de la danse à Paris affichent une programmation alléchante : un trio de petits tableaux enchainant du Balanchine sur du Tchaikovsky, du Bach et du Sinatra. De quoi remplir le Théâtre du Chatelet. Le premier tableau s’ouvre sur un décor d’un kitsh très américain… les danseurs se déplacent en mouvement ordonnés, les tutus balancent, c’est mou, sans intérêt, on s’ennuie mais heureusement que c’est fini. Le second tableau est plus moderne, des danseurs habillés en guêpes et des mouvements plus agressifs. C’est mieux mais les danseurs oublient souvent de se coordonner et nous sommes loin de l’extase. Le dernier tableau finit par enlever tout espoir : sur neufs enchainements de Sinatra, des couples entrent en scène, effectuent une danse de cabaret au rythme complètement déconnecté de la musique… jusqu’à un tableau final où on retrouve tous les couples sur la même scène pour nous répéter leurs mêmes pas, encore sans rapport avec le fond sonore.
Et c’est là où je me suis rappelé tous ces Preljocaj où les danseurs ont des ailes, les corps sont légers quand ils s’envolent et lourds quand ils tombent, les gestes d’une précision et une synchronisation impressionnantes… Le Miami City Ballet en est très très très loin (à moins qu’ils n’aient envoyé en France les remplaçants?). A fuir. (Note : 1/5)