Sourires glacés

Publié le 21 juillet 2011 par Georgesdimitrov

Les lecteurs de ce blogue seront déjà familiers avec la formation montréalaise We Are Wolves, groupe phare d’une certaine scène électro-indie de la fin des années 2000. Loin de demeurer inactifs depuis la sortie d’Invisible Violence en 2010, les deux membres survivants du groupe – Alex Ortiz et Vincent Lévesque – se sont enfin attelés à publier un premier EP de CLAASS. Projet parallèle sur scène en compagnie de Jordan Dare, DJ bien connu des amateurs d’électro façon côté obscur, CLAASS s’est fait attendre quelques années sur disque, comme le font bien souvent ces collaborations de dilettante. Le dilettantisme est souvent synonyme d’une superficialité qui, dans le monde de la pop, relève le plus souvent de l’anecdotique. C’est heureusement le contraire qui s’est produit ici, où l’enregistrement d’un quatre-pistes en dehors des sentiers battus semble avoir été un remède à l’essoufflement qu’on commençait à sentir sur le dernier album de We Are Wolves.

Reprenant là où les pistes plus techno telles que Total Solide (Total Magique, 2007) nous avaient laissé, Smile At The Void (2011) nous offre une musique qui laisse de côté une partie de son agressivité pour des ambiances électroniques plus frigides. Que ce soit façon Joy Division, une référence évidente dans Run (notre coup de coeur) ou façon Visage (on pense à Pretend, le single, dont la fin est tout droit sortie de The Damned Don’t Cry), l’influence new wave est indéniable. La touche “électro” de Jordan Dare vient néanmoins ancrer l’ensemble dans une modernité éthérée. Le EP pourrait certes avoir un peu plus d’originalité (Tension par exemple a des airs de déjà vu de Vague, sur Insvisible Violence), mais pour 4$ en téléchargement ou 10$ sur vinyle 12″, c’est un must pour tous amateurs d’électronique alternative à tendance gothique. Uniformes militaires asymétriques en option lors d’un concert près de chez vous.

Commandes et informations : http://claass.bandcamp.com/ et Machette Records.