Depuis dix ans qu'il végète au service courrier (où il passe une bonne partie de la journée à jouer à Guitar Hero) d'un journal new-yorkais, Lemuel Gulliver (sic !) n'a jamais osé aborder la rédactrice en chef dont il est secrètement amoureux. Bref, c'est un raté. A tel point que son jeune et ambitieux assistant devient, dès son premier jour, son propre chef. A la suite d'un quiproquo (qu'on ne rencontre que dans les films), Gulliver (re-sic !) se voit confier un reportage dans le Triangle des Bermudes. Il essuie une tempête et un étrange tourbillon le projette sur une non moins étrange plage...
Les Voyages de Gulliver (1h25, 2010), film américain de Rob Letterman, avec Jack Black, Emily Blunt, Amanda Peet...
M'est avis que chaque studio d'Hollywood (en l’occurrence, ici il s'agit de la Fox)
doit posséder en son sein un cabinet noir de scénaristes dévolus à trouver des histoires afin que Jack Black puisse faire le pitre derrière la caméra. Et vu qu'elles sont à peu près identiques d'un film à l'autre (à part peut-être le King-Kong de Jackson, ou Be Kind, Rewind de Gondry), ceux-ci doivent se creuser la tête pour trouver quelque chose d'original. Ici, je vois bien un jeune scénariste ayant fini la veille le roman de Jonathan Swift proposer d'envoyer Jack Black à Lilliput ! Après quelques explications, l'idée est acceptée, et rapidement un budget de 112 millions de dollars est débloqué... Glups ! Bon, bien sûr, c'est un peu caricatural. En tout cas, ce film reprend assez fidèlement l'oeuvre de l'auteur irlandais du XVIIIème siècle, du moins dans les grandes lignes (j'imagine très bien que l'acteur ne s'est pas fait prié quand il s'est agi pour lui d'éteindre l'incendie en urinant dessus...). Malheureusement, édulcorée de son côté satirique (où alors il m'a totalement échappé...), il n'en reste au final pas grand-chose. En plus, les ajouts modernes à l'oeuvre de Swift montrent à quel point ceux qui ont fait ce film n'y ont strictement rien compris. Pire, les invraisemblances du scénario final donne un film insipide, à peine drôle (à part deux ou trois scènes où on se surprend à sourire). Bref, un ratage complet qu'on ne réservera qu'aux enfants (ben oui, n'allez pas croire que j'ai loué ce film pour mon plaisir personnel, même si celui-ci m'a été offert par mon loueur de DVD, merci à lui) peu soucieux de cohérence scénaristique, et aux fans absolus de Jack Black.note :
(pour le côté steampunk de certaines scènes, mais je vous laisse le soin de les découvrir)A.C. de Haenne