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La Libye, ou l’art de jouer les prédateurs.

Publié le 20 juillet 2011 par Chezfab

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Souvenez vous, c’était il y a quelques temps déjà, une « insurrection » se levait en Libye. Très vite, la France, via son président Nicolas Sarkozy, la reconnaissait comme seule gouvernance légitime du pays. Avant même que les combats aient réellement démarrés.

Peu de temps après, le fou Kadhafi et ses troupes reprenaient du terrain, et menaçaient de rayer de la carte les insurgés libyens (en fait, une faction rivale de Kadhafi, pas réellement progressiste, et pas pour l’émancipation du peuple non plus). Les massacres étaient dans toutes les têtes, et risquaient d’arriver. Logique, c’est une guerre.

C’est à ce moment là que Sarkozy (et ses conseillers) trouvent la faille pour pouvoir aller mener une guerre : protéger les civils. L’ONU donne son feu vert, et la guerre est lancée. Très vite la France outrepasse ce pourquoi elle est mandatée, et nous pouvons nous rendre assez vite compte que décapiter le dictateur est le but. Ou plutôt, priver le dictateur de sa manne pétrolière. Car la protection des civils passe en second plan, voire en troisième, voire à la trappe. La preuve en est que même les exactions commises par les « rebelles » ne donnent pas lieu à remontrances. Pire, la France leur livre des armes sur le terrain, clef en main.

Les USA et la Grande Bretagne n’aimant guère que la France s’accapare tout le pétrole demande que l’OTAN prenne le commandement des actions militaires ciblées comme on dit dans le jargon pour éviter de dire « bombardement de lieux et de villes, et donc d’humains ». Mais pour maintenir sa superbe, voilà que notre pays se lance dans un truc de fou : la guerre du fric. L’armée se trouve arrosée comme par miracle de milliards pour continuer sa guerre (notre guerre) et positionner, après les avions, des hélicoptères et autres militaires sur place pour former les « rebelles ».

Comme les autres nations ont déjà des guerres sur le feu, on laisse Sarkozy jouer, et donc mener in fine les opérations. Et aujourd’hui, le  ministre des colonies, heu pardon de la politique étrangère, peu poser l’assertion suivante : « Kadhafi peu rester dans le pays s’il quitte la vie politique ». Autrement dit : on a toutes les villes qu’il nous fallait, maintenant on va donner le terrain pétrolier à Total, merci pour tout, donc casse toi pauvre con.

Oui, cette guerre est, comme l’Irak, comme l’Afghanistan, une guerre pour les ressources naturelles. La France vient, par une sorte de néo-colonialisme, de s’octroyer à long terme le pétrole libyen. Les citoyens français, dont je suis, pour leur grande majorité, par leur apathie (là je me sors du lot) ont laissé faire. Trop cotent d’avoir « leur guerre » pour « leurs soldats ». Et puis, ça va faire baisser le prix à la pompe si ça se trouve hein ?

De puissance économique militarisée, nous redevenons puissance militaire belliciste. Sans réflexion des habitants de notre pays, que l’on peut appeler peuple, nous allons laisser faire notre impérialisme. Sommes-nous prêts à cela ? La liberté dont nous nous targuons sur les façades de nos édifices publics (avec la fraternité et l’égalité) ne serait pas à défendre pour les autres peuples…

Au nom de la sainte bagnole et de la sainte industrie, jusqu’où irons-nous ?


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