Google et les réseaux sociaux c’est une grande histoire… Aucune des (nombreuses) tentatives du géant américain dans le domaine n’a été fructueuse. De Google Wave à Buzz, tous les essais dans ce domaine se sont heurtés à la même question : peut-on concurrencer la suprématie de Facebook ?
Si le sujet est actuellement surexploité sur internet, nous essayerons d’y apporter une vision différente, celle de l’équipe de 10h11.
La suprématie Facebook
Avec près de 622 276 680 personnes, Facebook est incontestablement LE numéro un des réseaux sociaux. Même si la vie du géant bleu n’est pas tous les jours facile, pour autant, sa progression et sa suprématie ne sont pas à remettre en cause. La faute à une concurrence qui ne trouve pas le moyen de contre-attaquer…
Oui, mais Google n’allait pas se décourager aussi facilement, il accuse un retard très important dans le service social… en fait, on peut même dire que Google est le grand absent ayant manqué le coche il y a 3 ans, lors du boom de Facebook et Twitter.
Le retard accumulé ne semble pas empêcher la firme de tenter une nouvelle expérience avec Google+, un nouveau service qui s’apparente davantage à un ensemble d’outils aidant au partage de contenu entre amis. « Partagez le Web comme vous le vivez », voici le discours tenu et la volonté affichée par le géant de l’internet. En complétant son écosystème d’une couche sociale, Google propose l’offre de services numériques la plus ambitieuse du marché. Reste maintenant à savoir si les personnes seront séduites au point de créer un nouveau compte sur Google+ en plus de leur profil Facebook, de leur compte Twitter ou encore LinkedIn… La chose n’est pas simple, alors essayons d’analyser la stratégie de Google.
Quelle stratégie pour Google+ ?
Pour séduire un plus grand nombre de personnes, Google joue la carte de la transparence : gestion de la vie privée poussée, possibilité d’exporter ses données, de ne pas référencer son profil sur les moteurs de recherche… plusieurs fonctionnalités qui vont attirer les sceptiques de Facebook et ainsi venir gonfler la base d’easy-adopters.
Mais proposer des options de sécurité en plus ne suffira pas pour compter plusieurs centaines de millions d’utilisateurs et concurrencer Facebook. Google compte s’appuyer sur ses nombreux services déjà utilisés : Gmail, Google Reader, Google Docs, Google +1, pour enrichir l’expérience des utilisateurs de G+. Ces fonctionnalités permettront d’attirer un maximum de personnes sur le site et de garder l’audience le plus longtemps possible. C’est bien là la clé aujourd’hui pour tous les acteurs de l’internet : fidéliser l’internaute et lui faire passer le plus de temps possible sur son site internet. On peut d’ores et déjà prédire l’intégration prochaine du très performant Google Adwords (régie publicitaire) pour proposer des publicités ciblées aux utilisateurs de Google+.
Mais l’une des innovations proposées par Google qui fait le plus parler est la gestion des contacts en « Cercles » : nous sommes tous confrontés au problème de gestion de ses « friends » sur Facebook. Pour éviter de commettre la même erreur, G+ propose une gestion par cercles : amis, connaissances, collègues de bureau, personnes à suivre… Le système est plus souple et sans doute mieux pensé que celui de son principal concurrent. À côté de cela, le chat vidéo disponible directement en ligne est prometteur. Nous sommes obligés de souligner et féliciter le travail réalisé sur l’interface et le design. Épurée, nuancée, les partis pris de Google en matière graphique sont séduisants et ringardisent l’interface de Facebook. Faites l’essai de comparer vos deux walls : la modernité de l’un fait clairement la différence. On peut également évoquer l’évolution notable des boites mail Gmail et la prochaine version de Google Calendar.
Enfin, pour terminer le volet stratégique, on peut imaginer que Google va intégrer du SEO et une notion de référencement dans G+. Quel intérêt ? Donner une motivation supplémentaire aux personnes pour venir poster sur le nouveau réseau social et ainsi améliorer sa visibilité sur internet. Google ne prônera jamais ce genre de « chantage numérique », mais cette notion transpirera indirectement sur les résultats du moteur de recherche Google.
Le mobile : la clé du réseau social de demain
L’une des clés de la stratégie de Google pour son réseau social G+ c’est son utilisation en mobilité. Fort des derniers chiffres où l’on considère que 6% des connexions internet sont réalisées sur smartphone (http://benoitraphael.com/2011/06/10/internet-et-reseaux-sociaux-les-chiffres-cles/), Google compte s’appuyer sur des versions mobiles ambitieuses et fonctionnelles.
Version mobile, application iPhone ou Android… il devrait y en avoir pour tout le monde. Des outils bien pensés qui ressemblent beaucoup à des outils web plutôt qu’à un service social à part entière.
C’est d’ailleurs du côté d’Android que les choses vont sans doute s’accélérer dans les mois qui viennent. Rappelons qu’Android appartient à Google, une place de choix va sans aucun doute être consacrée au réseau social dans les prochaines versions du système d’exploitation pour smartphone.
Les utilisateurs peuvent essayer une application Web mobile optimisée, qui s’appuie sur les récents changements de l’interface mobile de Google pour disposer d’un système unifié pour accéder à Google + et basculer entre ses différents services. Devant cette forte offensive, Facebook devra réagir et proposer des versions mobiles plus ambitieuses qui mettront en avant la richesse de son écosystème : comme beaucoup le savent, il est encore difficile d’utiliser Facebook en mobilité pour chatter ou encore pour consulter les pages fans…
Une guerre qui profite aux utilisateurs ?
L’arrivée d’un concurrent comme Google oblige Facebook à réinvestir le terrain de l’innovation. De plus, Mark Zuckerberg souvent contesté pour sa vision assez large de la vie privée n’a plus le droit à l’erreur et aux polémiques dans les prochains mois.
Avec plus de 10 millions d’utilisateurs en moins de quinze jours, G+ semble parti pour réussir. Pour ne pas remettre en cause ses débuts prometteurs, Google devra se montrer à l’écoute des utilisateurs, mais aussi des entreprises. Ce marché très en vogue sur Facebook, va représenter la majeure partie des utilisations des réseaux sociaux dans les prochaines années. La création de profils d’entreprises, le partage d’informations entre collaborateurs seront la clé de voute pour gagner en crédibilité. Sans pour autant oublier d’ouvrir son système aux développeurs tiers qui ont fait le succès de Facebook ces dernières années.
Le match est lancé, pour le plus grand bonheur des utilisateurs qui pourront compter les points… Le pronostic de 10h11 ? Google réussira à s’imposer et peut même devenir leader si Facebook commet une erreur de sécurité ou de gestion de la vie privée importante. La communication de crise numérique a, selon nous, de beaux jours devant elle. Pour tenir le cap, nous pensons que Facebook va accélérer son développement et que nous aurons droit, avant fin 2011, à une nouvelle interface utilisateur : wait and see !