Sérail :Enquête sur les réseaux d’Edzoa Titus

Publié le 20 juillet 2011 par 237online @237online

La nouvelle affaire Titus Edzoa impose un remue-méninges aux fins limiers de la gendarmerie à la recherche de la taupe autour de Biya. D'autres unités en charge de la sécurité et des renseignements sont mobilisés.
L'objectif est de savoir comment le locataire d'une cellule au Secrétariat d'Etat à la défense (Sed) a procédé pour avoir le numéro de téléphone personnel du chef de l'Etat Paul Biya. Lui qui, selon des sources concordantes, comme la plupart de ses homologues, est contraint de changer constamment ses numéros de téléphone. Titus Edzoa, ancien secrétaire général de la présidence de la République, n'a pas hésité à surprendre le chef de l'Etat par un coup de fil. Ses propos portant sur son interminable séjour en cellule sont jugés irrévérencieux.

Au niveau de l'enquête ouverte, des sources concordantes indiquent que ce célèbre locataire du Sed causerait des soucis, aux enquêteurs sous la houlette du général Elokobi Njock Daniel, directeur central de la coordination à la Gendarmerie nationale. L'agrégé en médecine a été auditionné pendant des heures mais se refuse à tout commentaire au sujet de la provenance du téléphone personnel du président Paul Biya. Il aurait soutenu pendant son audition que son message au chef de l'Etat ne s'adresse pas aux enquêteurs : «Cela ne vous regarde pas!» Aurait opposé Titus Edzoa qui, selon des indiscrétions, a semblé coopérer en reconnaissant qu'il a pu joindre le chef de l'Etat. « J'ai appelé le président et ce que je lui ai dit doit rester entre lui et moi».

Hypothèses

Toute chose qui n'éclaire pas la lanterne des fins limiers déterminés à identifier la taupe du réseau Edzoa Titus. D'autres hypothèses sont aussi envisagées, a-t-on appris. Notamment l'exploitation de son téléphone portable qui a été saisi. Des indiscrétions indiquent que ce téléphone portable devrait permettre d'obtenir la liste de tous les numéros entrants et sortants ainsi que les messages reçus et envoyés. Les mêmes sources précisent que même les brouillons de la messagerie ne sont pas en reste. Tout comme tous les récents visiteurs au Sed de l'ex-proche collaborateur du chef de l'Etat. Les dégâts collatéraux n'ont pas épargné d'autres personnalités en détentions dans les cellules du Secrétariat d'Etat à la défense. Leurs téléphones ont subi le même sort.

Toutefois des observateurs croient savoir que les enquêteurs auront d'énormes difficultés à démasquer la taupe dans l'entourage du prisonnier. Cela pour plusieurs raisons. En fait, l'on soutient qu'il faudrait trouver ce pion dans l'entourage immédiat du chef de l'Etat lui-même ; car il n'est pas donné à tout le monde d'avoir le contact du président Biya qui échappe à la plupart des membres du gouvernement et même de sa famille. Sur un autre plan, d'aucuns soutiennent que l'exploitation du téléphone de l'ex-secrétaire général de la présidence de la République pourrait ne pas permettre de dévoiler la taupe. Titus Edzoa et ses associés seraient des professionnels qui prendraient des précautions pour éviter de laisser des traces.

Ecoutes téléphoniques

D'aucuns ont encore en mémoire la version camerounaise de l'affaire des écoutes téléphoniques qui ébranla le sérail en août 1997. Des échanges téléphoniques en rapport avec Titus Edzoa, entre membres du gouvernement avaient été enregistrés et remis à la presse. La transcription des conversations, suivie de leur publication avaient dévoilé des entretiens téléphoniques entre d'une part le secrétaire général de la présidence de la République d'alors Amadou Ali et le ministre d'Etat chargé de l'Economie et des Finances, Edouard Akame Mfoumou. D'autre part, entre le directeur du cabinet civil de la présidence de la République, Martin Belinga Eboutou, et Edouard Akame Mfoumou. L'affaire Titus Edzoa était la préoccupation dominante de ces entretiens en français et en Bulu.

Il n'en fallait pas plus pour qu'une chasse aux sorcières soient menée contre ce que d'aucuns ont appelé : « réseaux Edzoa Titus ». Après 14 ans de détention pour détournements et tentative de détournement de deniers publics, Titus Edzoa compte toujours des inconditionnels parmi les proches du prince qui n'hésitent pas à lui exposer le téléphone personnel du chef de l'Etat.