Le Chardenoux des prés est le dernier né du chef aveyronno-médiatique baptisé par M6. Et c’est une preuve que Cyril est sans doute meilleur devant ses fourneaux que derrière la télé. Le resto gastro de la rue Jules Valles a pris ses quartiers d’été en campagne germanopratine, et ce bistrot chicos vaut vraiment la peine de jeter un oeil rue du regard.
A première vue, c’est étonnant. Pas de terrasse mais une salle curieusement assombrie par un papier peint fleuri sur fond noir et un plafond couleur nicotine, sûrement très travaillée par un décorateur chic de la nouvelle vibe. Faire du vieux avec du neuf, c’est tendance dans le 6eme.
Arrivez en prime time et jouer les piliers de bar, ainsi perché, vous profiterez mieux 1) de la lumière de la rue, 2) de la proximité des bouteilles de Suze, Lillet et autre Fernet Brancat, 3) de l’attention charmante et aimable des serveurs et 4) de la vue plongeante sur la trancheuse de compet’ carrenée rouge alfa roméo. La carte est simple mais efficace, et tout le monde y trouvera son bonheur sur une jolie mélodie de plats.
Tout juste assis, de délicieuses rillettes de cochon, moelleuses et parfaitement assaisonnées, vous laisseront loisir de choisir le vin en l’absence du sommelier (momentanément « passé a la trappe au sens propre » selon la maison…). Le Moulis est excellent, aéré comme une jupe d’été, ca tombe bien, c’est de saison.
Pour un dîner copains, commencez par une entrée (une poêlée de chipirons ou carpaccio de dorade), puis optez pour le burger de l’Aubrac, simple et bon, joliment chapeauté d’un œuf de caille et garni d’un bataillon de pommes allumettes au garde à vous. Vous pourrez aussi bien fourchetter la côte de cochon du Sud-Ouest au saté et son gratin dauphinois, ou savourer la moussaka d’aubergine au cumin.
Ensuite, hésitez pour le dessert, mais pas trop longuement. Le baba, juste parfait, arrosé de rhum de Trinidad, vous fera voyager dans les îles, tandis que le soufflé au chocolat ne vous laissera pas (re)tomber.
Le service, on l’a déjà dit, est vraiment agréable, jamais intrusif, intelligent et attentionné. Que demander de plus? Garçon, l’addition.
Bref, tout cela pour vous encourager à jouer les rats des villes a la campagne en allant dîner au Chardenoux des prés. Parce que c »est une des meilleures découvertes parisiennes du moment. Et que ça fait toujours moins de clients pour le Flore.
Où : 27 rue du Dragon – 75006 Paris – Métro : Saint-Germain des Prés – Tel: 01 45 48 29 68 – Menu déjeuner en semaine 25€, 40€ à la carte
Avec qui : Votre motard attaché de presse, votre éditeur, Vincent Lindon, qui passait justement par là
Quand : un soir à la cool en été, quand Paris se vide et que le boulevard Saint-Germain devient piétonnier
A vos pieds : mocassins pieds nus, ballerines Jaime Mascaro. C’est pratique, la boutique est en face.
Dans votre ipod : Good bait, Nina Simone